Entretien croisé : Romane Dubouchet et Thomas Guyot

Engagés dans les élections municipales de Bordeaux, auprès de Thomas Cazenave ou de Nicolas Florian

En quelques mots, pourriez-vous préalablement vous présenter ?

Romane :

Je me présente, je me nomme Romane Dubouchet, j’ai 18 ans, et je suis étudiante en première année de droit franco-espagnol à l’Université de Bordeaux. Depuis un an, je suis engagée auprès des jeunes avec Macron ( JAM ), de plus, j’ai été nommée depuis peu chargée des missions à la formation professionnelle chez les JAM. Je fais parti de l’association du Parlement des étudiants à la section de Bordeaux, ou je travaille en coordination avec Thomas au sein du pôle relations extérieures.

Thomas :

Je m’appelle Thomas Guyot, j’ai 21 ans, et je suis actuellement en deuxième année de licence Administration économique et sociale. J’ai grandi autour d’Orléans et en 2015 mes parents ont pris la décision de partir s’installer au Maroc, j’ai pu, ainsi, effectuer mes classes de première et de terminale au sein du lycée français de Marrakech. À mon retour en France, j’ai décidé de m’engager auprès du parti Les Républicains, et ainsi rejoindre le mouvement des jeunes Républicains Gironde.
Depuis Septembre 2019, je suis responsable du pôle relations extérieures du Parlement des etudiants de Bordeaux (association a-partisane, visant à promouvoir la participation des jeunes au débat politique tout en les sensibilisant au fonctionnement des institutions politiques françaises), où je travaille en collaboration avec Romane.

Vous êtes tous les deux engagés à Bordeaux, à l’occasion des élections municipales, mais cependant pour deux candidats différents. Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à vous engager chacun auprès de ces candidats ?

Thomas : 

Nicolas Florian est une personne qui rassemble, et j’adhère complètement au fait qu’il se présente sous aucune étiquette politique, et comme il le dit si bien, « Mon parti, c’est Bordeaux ». De plus, c’est un maire à l’écoute et extrêmement proche de ses citoyens, il prend le tram comme tout le monde tous les matins et le croiser est assez facile, ce côté humain m’a énormément séduit. Enfin, c’est un homme sûr de ces convictions, avec des directives claires, celles-ci étant en totale adéquation avec ma vision de la ville.

Romane : 

Je me suis engagé auprès de Thomas Cazenave car ses idées correspondent aux miennes. Il représente le changement pour la ville de Bordeaux, il présente de nouvelles idées qui permettraient d’apporter un renouveau à notre ville. Je le soutiens aussi parce qu’il sait être à l’écoute des bordelaises et bordelais. Il est accessible et propose des idées directement inspirées de ce que les citoyens ont pu lui confesser. C’est un homme actif, lucide face aux enjeux auxquels il devra répondre s’il est élu, sincère dans les idées qu’il propose et enfin, c’est un homme qui saura tenir le cap dans les projets qu’il développe pour Bordeaux.

Quel rôle occupez-vous dans ces campagnes électorales ?

Romane :

Dans ces campagnes électorales, au sein des jeunes avec Macron, nous soumettons une parties des propositions, destinées aux jeunes, qui figureront sur le programme de Thomas Cazenave. Comme par exemple sur le thème du transport, du logement ou bien de la vie étudiante en général.

Thomas :

Les Jeunes avec Nicolas Florian, le mouvement dont je fais parti, joue un rôle très actif au sein de la campagne de Nicolas Florian. Ainsi nous contribuons à l’élaboration du programme, par exemple, au cours des derniers ateliers organisés, nous avons pu nous réunir au sein de petites commissions de réflexions afin de proposer nos idées pour le programme du candidat, sur des thèmes centraux.

Ces propositions ont été restituées à l’ensemble du groupe, puis remontées jusqu’aux personnes en charge de la rédaction du programme, qui ont intégré les plus inédites et pertinentes.
Enfin, nous servons d’intermédiaire dans le dialogue social entre les citoyens et le maire.

Être jeune dans une campagne électorale, avantage ou frein ?

Thomas : 

Je pense qu’être jeune est un avantage non-négligeable dans une campagne municipale. Aujourd’hui, les jeunes ont acquis une réelle place dans le débat public. On nous sollicite beaucoup plus qu’auparavant, on nous demande notre avis et surtout, on nous écoute.
De plus, on apporte cette “ touche de fraîcheur “ que nos aînés ne vont pas forcément avoir. Ce que je qualifierai d’inconvénient et non de frein, c’est l’expérience, souvent, nous avons cette envie de vouloir tout faire, et de trop vouloir en faire ; il faut maîtriser cet excès de zèle, afin qu’il ne nous soit pas préjudiciable.

Romane :

En 2020, être une jeune personne engagée dans une campagne municipale me parait être un avantage, mais ce propos est nuançable.
Les jeunes ont actuellement une place prépondérante lorsqu’il s’agit d’avenir, ils sont davantage écoutés et les municipales sont un événement tourné vers l’avenir de notre ville. C’est pourquoi la jeunesse est de plus en plus sollicitée.

Mais être jeune dans cette campagne peut également être un frein. Pour une raison, la vision que peuvent avoir les générations précédentes sur les jeunes, en effet celle-ci nous discrédite et accuse notre manque d’expérience. Malgré tout, c’est globalement un

avantage parce que les préjugés sur les jeunes se dissipent et la jeunesse est de plus en plus prise au sérieux.

Pensez-vous que les élections municipales de 2020 seront celles de la jeunesse ?

Romane :

J’aurais voulu pouvoir dire que les élections municipales de 2020 seront celles de la jeunesse, mais ce n’est pas le cas. Il y a énormément d’efforts mis en place par les candidats pour proposer des idées pour les jeunes, faites par les jeunes. Mais il n’y a pas assez de listes composées de 18-25 ans. De plus les têtes de liste pour les municipales 2020 sont pratiquement composé de personnes âgés de plus de 25 ans. Cela signifie que les décisions ne sont pas aux mains des jeunes, nos aînés reste malgré tout réticent à faire confiance aux jeunes et la jeunesse a encore du mal à s’engager seule.

Thomas :

De mon côté, je ne suis pas du même avis que Romane. Dire que les élections 2020 sont celles de la jeunesse, ne se résume pas au simple fait que des jeunes doivent à tout prix être Maire. Je conçois qu’il y ait peu d’élus locaux de moins de 30 ans, mais la mairie ne se résume pas à la seule figure du maire, et des jeunes peuvent très bien faire part de l’équipe municipale. De plus, la réussite de la jeunesse dans ces élections est diverse, elle peut aussi se mesurer en terme d’implication, à travers les votes ou dans sa contribution à la politique locale. Il serait tout de même présomptueux de dire que les élections municipales de 2020 seront celles de la jeunesse, en revanche, je pense qu’elles peuvent être l’élément déclencheur d’une prise de conscience générale de la jeunesse, quant à son implication politique.

Comment ressentez-vous le lien entre jeunesse et politique dans ces élections locales ?

Thomas :

Le lien entre politique et jeunesse reste globalement fragile. Il y a d’une part, des jeunes qui s’investissent, au niveau local ou même national, par le biais des élections (municipales, présidentielles, législatives) en votant ou en s’engageant, mais aussi par le biais des diverses associations. D’autre part, il y a des jeunes pour qui, la politique reste un domaine plutôt flou, et où il y ressort une certaine forme d’indifférence et d’incompréhension.

Romane :

Contrairement à Thomas, je pense que le lien entre jeunesse et politique dans les élections locales est grandissant. Les jeunes sont de plus en plus sollicités à prendre part aux réunions, à faire partie des équipes de campagne ou bien à soumettre de nouvelles idées. Les candidats essaient de ne plus faire l’impasse sur l’avis des jeunes sur leur ville, en les consultant, mais aussi en les rencontrant pour qu’ils renouent avec la politique et puissent ensuite s’engager et aller voter.

Comment amener les jeunes à s’y engager davantage ?

Romane :

Le plus important à mes yeux est de montrer aux jeunes que les élections locales sont les élections qui sont les plus à la portées des jeunes, que la jeunesse a son mot à dire sur l’avenir de sa ville, sa région ou bien de son département. Les décisions prises par les entités locales influent sur les jeunes. Nous devons nous engager pour prendre les décisions qui nous concernent. Il faut montrer aux jeunes qu’ils peuvent changer les choses à leur échelle, que rien n’est impossible et qu’il n’y a pas de barrière entre la jeunesse et la politique. Il faut rendre accessible la prise de décision aux jeunes et surtout la promouvoir pour que les jeunes puissent s’y engager.

Thomas :

Tout d’abord, je dirai qu’il faut sensibiliser la jeunesse à la politique et aux enjeux qui en découlent. Dès le lycée, expliquer les bases du fonctionnement et des rouages de notre République. Former les jeunes à réfléchir sur les problématiques actuelles, mais également invoquer une réelle prise de conscience des jeunes quant à leur rôle dans la société. Actuellement, l’engagement politique est beaucoup trop rattaché au militantisme. Il faut enlever cette image, car la politique ce n’est pas uniquement ceci. C’est avant tout dialoguer, échanger et comprendre les enjeux qui nous font face.

Enfin, promouvoir et aider les initiatives de jeunesses. Il existe aujourd’hui, une multitude d’associations visant à informer les jeunes sur le fonctionnement de la politique et de ces institutions, cependant celles-ci ne sont pas assez médiatisés. Des jeunes qui s’adressent aux jeunes, pour une interaction plus directe et beaucoup plus mobilisatrice.

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