À la rencontre de… Thiébaud Grudler
Secrétaire général des Jeunes Démocrates (organe jeune du MoDem)
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Thiébaud Grudler, j’ai 26 ans et je vis à Paris dans le 16e arrondissement. Je suis Secrétaire Général des Jeunes Démocrates (organe jeune du MoDem) depuis 2018. Originaire de Belfort, je suis passé pour mes études dans les villes de Strasbourg et Bordeaux avant d’atterrir à Paris où je travaille depuis 2017 à l’Assemblée nationale.
Quel est ton parcours ?
Diplômé de Sciences Po Bordeaux, j’ai également une licence en histoire et un master en sociologie politique. Je suis né dans la politique puisque mon père a été pour la première fois candidat alors que je n’avais que 5 ans. Je suis resté éloigné de la politique nationale avant de m’engager définitivement en 2012 au moment de l’élection présidentielle. Lorsque je suis arrivé à Bordeaux, j’ai créé le MoDem Sciences Po Bordeaux – Campus en 2015, la même année je suis candidat à l’élection départementale à Belfort où j’obtiens le score de 14%. Ces premières expériences m’ont permises de me faire connaître et d’être élu Secrétaire Général des Jeunes Démocrates en 2018. Le Secrétaire Général doit s’occuper au sein du Bureau national de la vie interne du mouvement, de l’animation des fédérations, à l’organisation des évènements régionaux, mon rôle est d’être le relai des jeunes de l’ensemble de la France dans l’ensemble de leurs actions.
A quel âge et pourquoi t’es-tu engagé en politique ?
En 2012, j’avais donc 19 ans et je vivais pour la première fois l’élection du Président de la République. J’ai été très déçu du mandat de Nicolas Sarkozy, notamment de son virage droitier – entouré au Gouvernement entre autres par Brice Hortefeux et Nadine Morano ou encore conseillé par Patrick Buisson. En me renseignant plus en profondeur sur l’ensemble des candidats, je me suis tourné naturellement vers François Bayrou. C’est vraiment à la lecture de son ouvrage « Etat d’Urgence » que j’ai décidé de m’engager pleinement dans sa campagne. J’en garde un très bon souvenir malgré le score un peu décevant. C’est à ce moment-là que j’ai découvert que le Mouvement Démocrate était en réalité une grande famille dans laquelle chacun avait sa place – bon peut-être aussi parce qu’on n’était pas très nombreux à l’époque, mais je maintiens que c’est toujours le cas alors que nous sommes de plus en plus nombreux !
Pourquoi continues-tu d’être engagée en politique ?
Nous avons eu une longue traversée du désert où, bien souvent, nous étions seuls contre tous à essayer de proposer quelque chose de nouveau en politique, loin des clivages et du bipartisme. Ce n’est pas une fois que nous avons réussi à faire changer les choses avec nos amis d’En Marche que je vais arrêter mon engagement. Je crois en une grande partie des réformes qui sont proposées et j’espère profondément que cela changera en profondeur la vie des Français. Par exemple, la réforme
de l’apprentissage est une très bonne mesure qui permettra à de nombreux jeunes de trouver une vocation, voire même une passion, puis un emploi. L’épisode des gilets jaunes m’a fait mal au cœur, je l’ai ressenti comme un échec, car au MoDem, une chose est certaine, nous faisons de la politique pour les gens. J’en profite aussi pour dire que si je suis toujours engagé c’est parce qu’en ces temps troublés où les populistes commencent à avoir dans certains pays, il n’est pas venu le temps que les démocrates désertent !
Tu es membre du MODEM, pourquoi ce choix ?
Le MoDem pour moi c’est tout d’abord un homme que j’admire profondément pour l’ensemble de ses combats, François Bayrou, mais ce sont surtout des valeurs et une histoire. Les valeurs humanistes, libérales, sociales et écologistes sont notre clé de voûte. Ces valeurs sont notre boussole dans le débat républicain. Au MoDem, nous sommes très attachés au dialogue et à l’ouverture d’esprit. Je n’ai jamais refusé un débat sur aucun sujet ! Elles permettent d’avoir le recul et la modération nécessaire. Bien souvent, cela permet de passer d’un débat crispé à un débat constructif. Je crois que pour cela les députés MoDem à l’Assemblée nationale sont un excellent exemple.
Enfin, une particularité du Mouvement Démocrate est son attachement au territoire. Nous sommes des décentralisateurs proches des territoires que nous savons riches et divers. Cette pluralité fait la richesse de notre pays et nous sommes des lanceurs d’alerte face à la métropolisation de la France. Issu d’une commune de moins de 50.000 habitants désindustrialisée, ce combat me touche particulièrement.
Quelles sont les valeurs, les enjeux, les batailles qui te tiennent à cœur et que tu défends à travers ton engagement ?
Pour les valeurs, je les ai déjà déclinées précédemment. En ce qui concerne les batailles, elles ont évolué avec les années – oui je parle déjà comme un ainé, mais j’ai presque déjà 10 ans d’engagement, il faut me pardonner ! – Je dirais aujourd’hui que le local et le terrain me stimulent plus que les enjeux nationaux. J’admire la fonction de maire. Une des seules fonctions qui permettent de changer la vie de ses citoyens au quotidien. Son rôle est concret et il a véritablement le pouvoir de changer la vie de ses administrés en restant au contact avec ces derniers. Si je devais m’engager électoralement dans les années à venir ce serait pour changer les choses dans mon quartier, mon arrondissement et dans ma ville.
Comment concilies-tu étude/vie professionnelle et engagement ?
Disons qu’il faut savoir s’organiser, je travaille tous les jours à peu près de 9h à 19h puis je consacre environ 2 à 3h par soir à mon engagement. En tant que secrétaire général, je consacre beaucoup de mon temps à appeler l’ensemble des présidents de fédérations, organiser des réunions de travail, motiver les adhérents à l’organisation d’actions militantes ou encore dénicher des jeunes motivés pour s’engager dans les prochaines élections municipales. En ce qui concerne mon engagement dans le 16e arrondissement, je travaille étroitement avec la référente du Mouvement Démocrate, Béatrice
Lecouturier, tant dans l’organisation de la campagne que dans la réflexion autour d’axes de programme.
Que répondrais-tu aux jeunes qui considèrent que « ça ne sert à rien de s’engager » ?
Que c’est faux. Que cela blesse ceux qui passent des soirées entières et des weekends entiers à se mobiliser dans leur intérêt. L’écologie est le combat de notre siècle. C’est par notre engagement au sein de nos familles politiques respectives puis dans la société que nous avons commencé à faire bouger des lignes. Il y a des dizaines d’autres exemples à tous les niveaux. Si vous voulez un stade de foot dans votre quartier, organisez-vous et manifestez-vous ! Si vous voulez qu’on considère plus les jeunes, engagez-vous davantage ! Plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus ! Au sein des Jeunes Démocrates, nous avons lancé l’Académie des Jeunes Démocrates qui est un institut de formation pour former les jeunes élus de demain. Si vous partagez nos valeurs, rejoignez-nous et engagez-vous dans vos villes !
Propos recueillis par Léna Van Nieuwenhuyse.