À la rencontre de… Prisca Thevenot

Porte-parole de La République En Marche

Pourriez-vous, en guise d’introduction, vous présenter ?

Je m’appelle Prisca Thevenot, j’ai 36 ans, je suis mariée, j’ai deux enfants. Je suis engagée en politique depuis maintenant quatre ans avec La République en Marche. Avant cela, j’étais consultante en télécommunication. Aujourd’hui, je suis une des portes paroles de La République en Marche. 

Pourquoi vous êtes-vous engagée en politique ?

Je n’avais jamais pensé un jour m’engager en politique, je ne m’étais jamais posé la question. Lorsque j’ai eu mon premier enfant, j’ai eu envie de donner quelque chose à la société en dehors de mon travail. Avec la naissance de mon deuxième enfant, et après en avoir parlé autour de moi, j’ai décidé de me lancer et de m’engager. Cet engament a d’abord été associatif. Ensuite, la candidature d’Emmanuel Macron m’a intéressée, ce sont l’élaboration de son programme et l’organisation de réunion qui m’ont permis de m’engager politiquement. 

Quelles sont les valeurs, les enjeux, les batailles qui vous tiennent à cœur et que vous défendez à travers votre engagement ?

Je suis très intéressée par les sujets liés à l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations sur toute la période de vie d’une personne, de sa naissance à sa fin de vie. Ces sujets peuvent être rencontrés à différentes étapes de la vie, sous différentes formes et c’est important de sensibiliser puisque cela peut concerner tout le monde sans aucune exception. 

Vous avez cofondé un espace de formation dédié à l’engagement citoyen et politique – Civil Impact –  quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’engagement et notamment sur celui des jeunes en politique ?

Civil Impact est une école d’engagement gratuite. Son but est de permettre aux citoyens de rejoindre et d’intégrer le débat publique et politique. A mon échelle, c’est aussi dans le but de transmettre ce que je fais en tant que porte-parole : j’ai remarqué qu’il y avait des codes à connaitre pour pouvoir exister dans la sphère politique. Je ne dis pas qu’il faut les reproduire, mais il faut les connaitre et notamment pour les jeunes. Cette école permet l’accompagnement des jeunes dans la formation et la compréhension de nos institutions, mais aussi sur la forme avec notamment les réseaux sociaux

On parle souvent des jeunes en politique en ce qui concerne l’abstention, c’est un fait, mais l’abstention est tellement importante qu’elle a dépassé le sujet des jeunes en réalité. En revanche, on parle très peu de l’envie des jeunes de faire bouger les choses et de s’inscrire dans la société.

Il s’agit d’abstention certes, mais cela ne veut pas dire renoncement, lassitude ou pas envie de s’engager pour la société. Il n’y a pas de désintérêt des jeunes à la politique : ils sont militants sur des sujets importants comme l’urgence climatique, le travail, l’accès à l’emploi, la vie étudiante. Sur tous les sujets, il y a un engagement jeune : toute personne a la flamme de l’engament en elle.

Il faut permettre à ce dernier d’être le plus audible possible. Avoir une génération de jeune qui a envie d’agir pour son pays est extrêmement important, c’est une grande richesse. 

Vous êtes membre de la République en Marche, pourquoi ce choix ?

J’avais une envie d’engament et le concours de circonstances a voulu que des groupes de travaux locaux se mettent en place pour le candidat qu’était Emmanuel Macron. Avant d’aller sur ces groupes, j’avais lu son livre Révolution. Quand je l’ai terminé, j’ai constaté qu’il parlait beaucoup d’égalité de chance, d’épanouissement. Il avait une manière de voir la société, telle que, peut-être d’autre homme et femme politique l’avait vu avant sans en parler de la même façon, il y avait dans ce livre, une volonté de ne pas cacher ou de ne pas éviter certains sujets. C’est assez fort de dire qu’il faut permettre à chacun de s’épanouir dans le travail, notamment. Ce discours était extrêmement en rupture à l’époque. C’est donc une lecture, des rencontres et une vie d’engagement qui ont fait que je suis membre de ce mouvement.

Vous êtes également porte-parole, en quoi cela consiste-t-il ?  

 Nous sommes huit, il y a des députés nationaux, européens, une élue locale, je suis la seule sans mandat. Etre porte-parole, c’est deux choses : défendre et porter le projet de la majorité et aussi défendre et porter les actions du gouvernement.

Etre porte-parole, c’est aller dans les médias pour porter l’action du gouvernement et la rendre plus audible, mais il y aussi un autre volet, nous sommes aussi les porte-paroles de nos militants car notre structure est composée de référents sur chaque département qui organisent au niveau local le mouvement. Nous sommes sollicités par des comités locaux pour expliquer et éclairer les actions du gouvernement. On peut aussi faire remonter des questionnements, inquiétudes, points de vues. On est à la frontière de beaucoup d’éléments : cela permet de bien comprendre comment les décisions sont comprises, perçues, c’est une vision assez concrète et large.

Il y a aussi un sujet de fond qui tient au fait que je sois déléguée nationale de la lutte contre les discriminations et l’égalité des chances. Par exemple, sur le projet de loi confortant les respects des valeurs républicaines, j’ai fait partie du groupe travail consistant à savoir qu’elle était la position du parti sur ces sujets, j’ai porté des mesures sur la base d’audition réalisée aux Ministres en charge. »

Etre une femme en politique est-ce plutôt un frein ou un tremplin ?

J’ai envie de dire que ce n’est ni l’un ni l’autre. Je suis une femme, mère de famille et enfant du 93, tout cela fait que cela pourrait être vu comme un tremplin au sens marketing du terme. Cela serait un frein.

Mais en réalité, je me sers de ma personnalité pour exister, je refuse de rentrer dans ces manières de pensée. Je ne me suis jamais mise dans cette position de frein ou de tremplin, donc cela ne s’est jamais présenté. Par contre, oui il est évidant que dans certains cas, comme sur certains plateaux de télé qui sont très masculins, souvent les débats politiques sont entre homme. Dans certains débats, si je n’essaye pas de prendre la parole, on ne me la donne pas. Soit je pourrais décider de m’indigner ou alors je décide simplement de dérouler mon fond. 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent s’engager ?

Je leur dirais : engagez-vous mais faîtes attention, l’engagement est dur, ingrat car on parle de quelque chose relatif à l’affect, c’est souvent fait de manière bénévole.

Engagez-vous mais pas tout seul, il y a surement, autour de vous, des personnes qui seraient intéressées. N’hésitez pas aussi à aller regarder, consulter les associations déjà existantes. Et surtout dans il ne faut pas hésiter à tendre la main en cas de coups durs. 

Propos recueillis par Émilie Lacombrade.

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