À la rencontre de… Mathieu Lafleur

Militant Soyons Libres !

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je suis issu d’une famille où le mérite et le travail sont des valeurs très importantes. Mes grands-parents se sont retroussés les manches pour s’en sortir et pouvoir offrir une meilleure vie à leurs enfants. Mes parents ont fait de même pour mes sœurs et moi, j’espère pouvoir faire également cela pour mes enfants. J’entends depuis mon enfance “ascenseur social”, mais cet ascenseur ne parvient pas à votre étage en l’attendant, il faut se donner les moyens de le faire venir. Les études sont certes un vecteur de réussite au sein de notre société mais cela ne constitue pas l’entièreté de la personnalité et des valeurs d’un individu, l’engagement pour la cité et la valeur humaine sont tout aussi importantes, voire plus.

Ma famille tire ses racines en Charente-Maritime, j’ai grandi en banlieue parisienne dans le Val-de-Marne, à Charenton-le-Pont // XIIe arrondissement de Paris, La Queue-en-Brie et à Ormesson-sur-Marne puis Paris. J’ai la chance d’avoir pu vivre dans différents mondes depuis mon enfance, celui de la classe populaire, moyenne et plus favorisée, celui de la ville et de la campagne, celui de la banlieue et de la ville-monde qu’est Paris. Cette richesse je m’en sers pour pouvoir comparer et comprendre les enjeux de notre société. Mes parents étant particulièrement occupés par leur travail, c’est ma grand-mère qui a donc été chargé de mon éducation, avec elle j’ai été baigné précocement dans la littérature, la philosophie, l’Histoire, la politique. C’est elle qui m’a fait découvrir la figure de Simone Veil, elle me racontait son enfance sous l’Occupation, son parcours pour finalement terminer au Ministère des Anciens combattants, sa vison politique, son admiration pour Charles de Gaulle, le combat des femmes pour l’égalité. Depuis j’ai pris en affection Simone Veil, c’est une pilier très important dans ma vie, c’était une sorte de mère intellectuelle, un véritable exemple de moralité, de vie, de droiture et d’engagement en politique.

 

Quel est ton parcours ?

J’ai toujours aimé l’école. Pour vous dire, lorsque les vacances arrivaient j’étais très triste, il m’arrivait de pleurer donc je passais une partie des vacances avec mes maîtres et maîtresses pour les aider à trier le matériel scolaire de l’année et les devoirs réalisés. Lors de ma rentrée difficile au lycée en ZEP au lycée Samuel de Champlain à Chennevières-sur-Marne, j’ai été confronté pour la première fois à la moquerie, au harcèlement scolaire, à un véritable choc des cultures. C’était très difficile. J’ai préféré quitter l’établissement pour me rendre au Lycée Henri IV de Saint-Maur-des-Fossés pour finalement rentrer à l’internat Saint-Martin de France à Pontoise. C’est véritablement durant mes années lycée où mon intérêt pour la politique s’est accru. Le fait de vivre en internat nous force à penser collectivement et non plus individuellement. Le dialogue, la force de persuasion, l’intérêt commun, l’effort collectif étaient au centre de toutes activités. J’ai véritablement eu de la chance d’intégrer cet établissement qui donne sa chance à chacun, avec des professeurs très attentifs, c’est au cœur de la philosophie chrétienne et pour cette raison que je serai éternellement reconnaissant envers Saint-Martin de France.

La majorité des jeunes ne savent pas exactement ce qu’ils veulent faire, ils hésitent, ils se cherchent, ils essayent, je n’ai pas échappé à cette règle. Ainsi, une fois le baccalauréat littéraire en poche, je suis descendu à Lyon pour commencer mes études en droit à l’Université catholique de Lyon. Je suis ensuite remonté à Paris en deuxième année en Droit public / sciences politiques à l’Institut Catholique de Paris. Je n’étais pas satisfait de mon parcours universitaire, j’ai donc préféré reprendre à zéro en repartant en L1 un mois après la rentrée en L2 pour intégrer le parcours Histoire / Sciences politiques. Une fois l’année terminée je suis parti à l’Ecole des Hautes Études Internationales et Politiques de Paris (HEIP – INSEEC) pour intégrer une double-licence en deuxième année de relations internationales et sciences politiques. Cette année, je fais mes études à Londres, toujours dans la même filière et la même école, comme quoi lorsqu’on cherche, nous finissons toujours pas trouver. Mon parcours universitaire est le reflet d’un certain mal que la jeunesse traverse ces dernières années : l’incertitude. Nous sommes remplis de doutes, de questionnements, d’appréhensions, avec une peur de l’échec. Je n’ai pas la prétention de donner des leçons à qui que ce soit, mais je peux néanmoins donner un conseil issu de mon expérience. Il ne faut jamais baisser les bras et toujours foncer en faisant ce que vous aimez profondément en n’ayant pas peur des échecs et des embûches. La vie n’est pas toute noire ou blanche, la vie ce sont des hauts et des bas, ll faut être plus réaliste. La vie n’est pas un film d’Hollywood et s’apparenterait plus à un film français. 

 

À quel âge et pourquoi t’es tu engagé en politique ?

J’ai adhéré à l’UMP lorsque j’avais 15 ans pendant l’élection présidentielle de 2012, mon candidat de prédilection était Nicolas Sarkozy. Etant né sous l’ère Jacques Chirac j’ai eu une affection authentique pour les valeurs de droite. j’ai réellement gagné ma conscience politique sous celle de Nicolas Sarkozy où j’ai pu connaître des personnalités que j’affectionne encore : Alain Juppé, Chantal Jouanno, Roseline Bachelot-Narquin, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), Xavier Bertrand, Christine Lagarde, Hervé Morin, François Baroin, Christian Estrosi et surtout Valérie Pécresse. J’ai pu participer pour la première fois aux élections en 2015 avec les cantonales puis régionales. Pour les deux élections, la victoire a souri à la droite, j’étais satisfait. Cependant j’ai particulièrement détesté la période 2012-2017 où j’ai vu une droite dénaturée par une droitisation à tout-va uniquement pour des raisons électoralistes. Je ne me reconnaissait plus du tout dans ce parti qui s’opposait à certaines avancées sociétales uniquement par principe comme le mariage pour tous. J’ai donc préféré partir à l’UDI, où Simone Veil était la première adhérente du parti. J’ai ensuite fait de même avec l’UNI. Voir des personnalités de droite tenir des propos inverses à ceux qu’ils tenaient peu de temps auparavant n’avait aucune cohérence. Certes, changer d’avis arrive à tous, mais changer autant de directions n’a rien de rassurant. J’ai toujours été fidèle à ma pensée, pour moi la fidélité à une idéologie est plus importante qu’une fidélité à un parti. En 2017, lors de la primaire de la droite et du centre, j’ai très rapidement choisi Alain Juppé, pour moi c’était une évidence, c’était mon premier engagement de terrain. Il était issu de cette droite humaniste, cette droite sociale issue de ce qui a fait la force de la droite dans la Ve République : savoir parler d’économie, de culture, de sécurité, d’éducation, d’agriculture, de l’armée, de l’écologie, de l’industrie, de la technologie, de la santé, du sport, de l’immigration, du social. Une bonne droite se doit de parler de tous les sujets en n’abandonnant  aucun thème ni aux extrêmes, ni à la gauche.  La droite que je défends c’est celle de la liberté, liberté pas uniquement économique,  celle de l’humain, celle qui est indépendante, celle qui ose, celle qui dit oui aux grandes questions de sociétés et qui font aujourd’hui notre fierté, celle qui dit oui à la place des femmes, celle qui innove, celle qui se préoccupe pour la première fois de l’histoire à la question environnementale, celle qui est concrète en agissant sur le terrain tout en théorisant de nouvelles idées.  L’année 2017 fut une véritable claque pour la droite, c’est à partir de ce moment que le débat idéologique a pu véritablement voir le jour au sein de la droite. J’ai soutenu Florence Portelli à l’élection pour la présidence du parti car elle incarnée cette droite soudée ayant la capacité de parler à la jeunesse, n’ayant pas peur de parler franc. Mais l’élection étant biaisée, Laurent Wauquiez fut élu sans grande difficulté. Avec lui, la droite s’acharnait encore dans le chemin de la  fausse droitisation incarnée par Laurent Wauquiez. Au contraire, j’ai été conquis par la droite proposée par Valérie Pécresse qui se battait pour arrêter cette hémorragie vers Emmanuel Macron et en honorant ce qui a fait les victoires de la droite.  

Tu es membre de Soyons Libres ! avec Valérie Pécresse, pourquoi ce choix ?

J’étais présent dès la fondation de Soyons Libres ! à Argenteuil, à partir de ce moment là, je savais que je m’engageais pour mes idées, dans du concret. Valérie Pécresse sait concilier toutes les droites, il suffit de voir sa gestion du Conseil régional d’Ile-de-France. Elle a conscience que la droite doit muter pour ne pas disparaître. Au sein de Libres !, la jeunesse est particulièrement présente. Le parti séduit les jeunes pendant que Les Républicains les fait fuir. Nous parlons de problèmes de fonds en ne misant pas uniquement sur la forme. Ainsi, il y a la présence de sujets variés comme la sécurité et la politique pénale, la lutte contre les déserts médicaux, l’agriculture, les universités, le terrorisme, l’immigration, l’Europe, le travail, l’écologie, la dépense publique, le social, la culture. À contrario, il suffit de se rendre sur le site des Républicains pour constater que les seules propositions que le parti se penche sont : l’immigration, le terrorisme, la délinquance, la dépense publique, la sécurité. Visiblement, ils ne tirent aucunes leçons du passé, c’est regrettable. Je conteste totalement l’orientation du parti qui éjectait les personnalités exprimant une certaine compatibilité avec le centre, mais quelle image donnons-nous à rejeter les membres de sa propre famille ? Ne serait-ce pas plus intelligent et cohérent de les convaincre de rester en dialoguant, en les rassurant, en permettant de faire vivre toutes les sensibilités de la droite dans la famille ? Pendant ce temps, la compatibilité avec le Rassemblement National est devenu une normalité. La dernière entente entre le centre droit et la droite était pendant les élections européennes, parler de culture, de civilisation de philosophie, d’histoire, de social, d’économie, de sécurité, d’écologie, c’est cette droite que je désire. Cet échec ne peut pas être porté sur notre incroyable trio François-Xavier Bellamy, Agnès Evren, Arnaud Danjean qui ont fait une campagne admirable. Tant que cette fausse droite ne se remettra pas en question, toutes alliances semblent à l’avenir compromises. L’initiative de rassemblement de Gérard Larcher est bonne, il faut impérativement nous retrouver, re-travailler tous ensemble. Certains courants de la droite ont tendu la main directement au Président du Sénat, notamment Soyons Libres !. J’entends les détracteurs de Valérie Pécresse dire qu’elle n’est pas de droite mais de gauche. Mais qui soumet concrètement des propositions sur l’immigration, la sécurité, la justice, la prison dans son projet ? Qui baisse les dépenses dans le cadre de son mandat ? Qui combat toutes formes de communautarisme réellement en Île-de-France ? Qui défend ardemment la culture et la langue française en assumant la close Molière, en venant en aide au patrimoine en danger et en subventionnant la rénovation des édifices religieux ? Qui a la courage de se rendre à la Fête de l’Humanité, en terre hostile pour la droite, pour étouffer à la source toutes polémiques, toutes fausses informations et pour défendre son bilan ? Qui parvient à parler à toutes les couches de la société ? Je vous donne la réponse, Valérie Pécresse ! 

 

Quelles sont les valeurs, les enjeux, les batailles qui te tiennent à cœur et que défends à travers ton engagement ?

Pendant que certains clament une “alliance des droites” en intégrant l’extrême droite, il serait plus judicieux de conserver une vraie droite qui fait de la politique par les actes et non pas sur la parole et éviter de copier ce que fait la gauche qui n’a aucun  scrupules à s’allier avec l’extrême gauche. Si on condamne l’extrême droite, condamnons aussi l’extrême gauche !

Dès le soir des résultats des élections européennes, j’ai pointé du doigt Laurent Wauquiez et sa responsabilité. Lors la dernière ligne droite il a voulu s’accaparer cette campagne en se mettant sur les affiches, les tracts, les vidéos en pensant pouvoir récupérer le dynamisme de la campagne, mais il est responsable de cet échec. J’entendais sur les marchés, dans la rue pendant que nous tractions “je ne voterai pas pour la liste parce que ca serait voter pour Wauquiez” ou encore “Wauquiez c’est la droite pour les nuls”. Dès que les passants voyait la tête de Laurent Wauquiez, ils nous rapportaient le tract, refusaient de le prendre ou pire le déchiraient devant nous.

Alors que je dénonçais cette appropriation de la campagne de Laurent Wauquiez j’ai subi la foudre des militants mais lorsqu’il a démissionné ils ont applaudi son départ en le critiquant. Schizophrènie collective ou peur des répercutions d’une défense de son opinion en provenance d’en haut ? Autre exemple avec la mort de Jacques Chirac. Alors que la jeunesse de droite pleurait son décès, ces derniers se rendaient ensuite à la Convention de la droite, où Marion Maréchal Le Pen était l’invitée d’honneur. Lorsque je vois Erik Tegner, ancien responsable des Jeunes avec Virginie Calmes, dire sur Twitter ou dans la presse “la droite doit refuser toute alliance avec le Front National”, “Ni accords avec le FN ni avec EM ! Pas de tambouille électorale, Virginie Calmes a bien raison !”, “Je combats le Front National et je continuerai à le faire dans les prochains mois et années. N’en doutez pas.”, “Donc Sens Commun veut une droite 100% conservatrice et en recherche du bien commun; j’ai pas rejoins les LR pour me retrouver au PCD perso.”, “Les cadres de Sens Commun feraient bien de quitter notre famille politique ! Abstenez-vous de militer pour Marine Le Pen où rejoignez la” et ensuite dire “Le 7 mai, aucun doute là dessus, je vote Emmanuel Macron” pour finir par être le médiateur entre les LR et le RN, cela ne donne aucune envie de s’engager, surtout si les jeunes se mettent à recopier les erreurs passées. Jacques Chirac ne disait-il pas “Ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre”. Encore une incohérence idéologique ou opportunisme? 

 

Comment concilies études / vie professionnelle et ton engagement ?

L’engagement politique c’est l’amour de son pays, sa culture, son histoire, des Français, du débat, du terrain. Quand j’entends certains jeunes issus des grandes écoles dire “je veux faire de la politique mais je déteste le terrain” cela n’a aucun sens, à croire qu’ils se rêvent Président de la République. Pour moi, la politique c’est aller vers les autres, convaincre, parler, confronter ses idées et non pas rester dans son confort, en sortant à tout bout de champs des citations ou des théories de sciences politiques pompeuses en refusant de se rendre sur le terrain mais vouloir apparaître absolument sur toutes les photos et pavaner dans les soirées. Le terrain, il n’y a rien de mieux, je le dis haut et fort.

J’ai fait quelques boulots pendant les vacances depuis quelques années, mais c’est après la campagne pour l’élection du Président de la Fédération de Paris aux côtés d’Agnès Evren que j’ai pu ensuite être immergé en ayant l’opportunité d’être son stagiaire. J’admire son courage et son énergie. 

 

Que répondrais-tu aux jeunes qui considèrent que “ça ne sert à rien de s’engager” ?

Aujourd’hui je suis engagé pleinement aux côtés de Valérie Pécresse au sein de Libres ! à Paris et en Île-de-France au sein du mouvement des Libres ! Jeunes Paris après être passé par le Conseil régional des jeunes d’Ile-de-France. La politique est une addiction, comme toutes passions. S’engager dès sa jeunesse c’est rendre ce que l’on nous confie. La politique est un héritage qui concilie beaucoup de domaine où chacun a la possibilité de se faire entendre et d’ajouter sa pierre à l’édifice. Les jeunes doivent se re-intéresser à la politique, car ne pas s’y intéresser c’est laisser son voisin décider à sa place. S’intéresser à l’écologie, au social, à la sécurité, au tourisme, à la culture, au sport, à l’armée, à l’industrie, à l’économie, c’est s’intéresser à un pan de la politique. Chacun à un avis sur telle ou telle question, il suffit seulement de pousser un peu son horizon. À vous lycéens, étudiants, jeunes travailleurs, engagez-vous pour défendre vos idées, il n’y a aucune limite d’âge. La France est un pays privilégié où s’exprimer est possible, donnez un peu de votre temps vous permettra de mûrir, d’affûter votre esprit car l’engagement n’a rien de plus beau !