À la rencontre de… Mathias Goldberg

Co-coordinateur des Jeunes Génération.s Paris

Bonjour Mathias. Est-ce que tu peux dans un premier temps te présenter ?

Je m’appelle Mathias Goldberg, j’ai 21 ans, j’habite aux Lilas, petite ville limitrophe à l’est de Paris, en Seine-Saint-Denis, au terminus de la ligne 11, comme j’aime le situer souvent. Jusqu’à mes trois ans, j’ai habité à Paris 19ème, puis j’ai démangé aux Lilas et y suis resté depuis. J’ai fréquenté les écoles des Lilas, le conservatoire mais aussi les associations sportives des villes voisines. Cela m’a amené à intégrer une classe CHAM (Classe à horaires aménagés musique) au collège. Cette expérience dans ce collège ZEP à l’époque, a été très enrichissante sur de nombreux aspects. Je pratique également beaucoup de sports et notamment l’athlétisme, qui a fait partie intégrante de mon adolescence pendant plus de 10 ans. La rigueur et la discipline de ces entrainements, dans n’importe quelles conditions, m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi et d’acquérir cette volonté de toujours avancer. J’ai eu la grande chance de pouvoir faire autant d’activités culturelles et sportives que je voulais même si les cours passaient toujours en premier.

Dans la suite de mes études, j’ai donc passé un bac scientifique au lycée des Lilas, obtenu avec mention très bien, et suis entré à la fac de Créteil en licence STAPS, ce que j’ai toujours voulu faire. À la suite de cette première année de licence, j’ai intégré l’école de masso-kinésithérapie de Saint-Maurice, dans laquelle je suis maintenant en troisième année et également engagé en tant de représentant élu des étudiants. Je suis très fier que notre profession soit aujourd’hui prête à agir pour lutter contre la pandémie du COVID-19 et de participer, avec tout le personnel soignant, à soutenir les patients et à vaincre ce virus.

Aujourd’hui, je suis aussi fier d’être engagé en tant que co-coordinateur des Jeunes Génération.s Paris et Seine-Saint-Denis, référent local de Génération.s et candidat aux élections municipales aux Lilas.

 

A quel âge et pourquoi t’es-tu engagé en politique ? Y a-t-il eu un évènement déclencheur ?

Bien que j’aie toujours entendu parler de politique autour de moi, durant mon adolescence, j’ai voulu mettre une distance avec cette sphère si particulière. Malgré cela, juste après les élections présidentielles et législatives de 2017, j’ai sauté le pas et je me suis engagé en politique à 19 ans. Ces deux défaites cuisantes pour la gauche, et particulièrement pour le Parti Socialiste, ont été un choc pour moi. Je me suis senti coupable de ne pas avoir assez agi et cela a été le déclencheur de mon adhésion au MJS de l’époque. 

 

Pourquoi continues tu d’être aujourd’hui engagé en politique ?

Je continue aujourd’hui d’être engagé en politique parce que, tout d’abord, j’aime cela. J’apprécie le contact avec les gens, les échanges sur les marchés, en porte-à-porte, en réunion publique. J’apprécie surtout le fait de pouvoir agir concrètement, plus ou moins rapidement, à rendre meilleure la vie de mes concitoyens. Mais surtout, je suis engagé en politique parce que je crois foncièrement à la capacité des élus à opérer des changements radicaux pour notre société. En effet, la transition écologique, la sauvegarde de notre écosystème, le renouveau de notre modèle social, l’émancipation des jeunes, tout cela ne se fera pas sans une volonté politique forte. Pour moi, les enjeux d’aujourd’hui sont trop importants pour que les jeunes ne s’engagent pas, d’une manière ou d’une autre, dans la vie démocratique.

 

Quels sont les valeurs, les enjeux, les batailles, qui te tiennent à cœur et que tu défends à travers ton engagement ?

Aujourd’hui, à travers mon engagement aux Jeunes Génération.s, je milite d’abord pour l’engagement, l’émancipation et la réussite des jeunes, et notamment ceux de Paris et de mon département. En Seine-Saint-Denis, les inégalités sont concentrées ; les plus jeunes, les plus pauvres, les chômeurs sont plus nombreux que partout ailleurs en France Métropolitaine. J’ai pu constater le désengagement massif de l’Etat dans de nombreux domaines : l’éducation, la santé, les transports, le logement, les infrastructures culturelles et sportives. La réduction des inégalités sociales entre les différentes catégories de la population et les différents quartiers est donc une des grandes priorités de mon engagement. Je crois beaucoup aux valeurs et aux bienfaits de la mixité sociale. Les luttes contre toutes les formes de discriminations, de racisme, d’antisémitisme et contre les violences sexistes et sexuelles, me tiennent particulièrement à cœur. Et bien sûr, toutes ces batailles doivent se mener sous le prisme de l’écologie. Je fais partie de cette génération de jeunes qui se mobilisent depuis quelques mois à travers le monde et sous l’impulsion de Greta Thunberg. Je suis convaincu que ce mouvement de centaines de milliers de jeunes, avec le soutien des associations de protection de l’environnement, arrivera, un jour ou l’autre, à transformer nos modes de vie.

 

Tu es membre de Génération.s, pourquoi ce choix ?

Après avoir quitté le MJS, en avril 2018, à la suite du départ d’une grande majorité des militants et de sa présidente à Génération.s, je n’ai pas tout de suite suivi mes camarades. J’ai eu besoin d’une pause. Une pause pour réfléchir au sens de mon engagement en politique. Progressivement, je me suis rapproché de Génération.s, pour y adhérer quelques mois plus tard. Pour moi, Génération.s représente et incarne un renouveau politique, une synthèse entre une volonté forte face à l’urgence climatique et une politique sociale très ambitieuse. Aujourd’hui, fort de son mouvement de jeunesse, Génération.s est aussi un parti très jeune, dynamique et dans lequel il existe une participation collective et démocratique qui rompt avec les partis traditionnels de la gauche, que toutefois je respecte. C’est donc devenu naturel pour moi de rejoindre Génération.s, qui je l’espère sera un des grands artisans des victoires de la gauche et de l’écologie unies dans les prochaines années.

 

Comment concilies-tu ton rôle de co-coordinateur des Jeunes Génération.s Paris et tes études / ta vie professionnelle ?

C’est une question que mes amis me posent souvent. Alors, c’est vrai, certaines périodes de l’année sont plus difficiles que d’autres, notamment pendant les examens. Mais globalement, je dirai que c’est une question d’organisation, de gestion des priorités et que cette gestion se passe plutôt bien. En théorie, mes études passent toujours avant mon rôle de co-coordinateur des Jeunes Génération.s Paris et Seine-Saint-Denis, de représentant élu au sein de mon institut de formation, toutefois, en pratique, c’est, de temps en temps, plus compliqué que cela. C’est vrai, mes différentes casquettes me font parfois passer des plus petites nuits. Mais je me rappelle souvent que lorsque je pratiquais l’athlétisme tous les soirs, pendant de nombreuses années, je devais aussi m’adapter pour suivre mes cours ou voir mes amis. Cette expérience me permet aujourd’hui de concilier mes différents engagements, même s’il faut faire des choix et que ce n’est pas forcément évident dans certaines situations.

 

Que répondrais-tu aux jeunes qui considèrent aujourd’hui que « ça ne sert à rien de s’engager » ? Au contraire, quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui souhaitent s’engager ?

Instinctivement, je leur dirais que je les comprends. Je les comprends parce que leurs parents, leur entourage sont souvent eux-mêmes déçus de la vie politique. Les voies pour s’engager ne sont plus aussi limpides qu’avant lorsque les syndicats, les partis politiques, les associations étaient forts et très représentés.

Toutefois, je leur répondrais d’y croire, que si nous ne nous engageons pas, d’autres le feront à notre place. C’est une certitude, et ils n’auront pas forcément les mêmes objectifs. Je leur répondrais aussi de regarder ailleurs, de voir ces modèles qui réussissent. Une des figures qui m’inspire beaucoup aujourd’hui, qui me donne énormément d’espoir dans mon engagement, qui est une de ces jeunes nouvelles voix de la gauche mondiale, c’est Alexandria Ocasio-Cortez. Elle incarne beaucoup ce en quoi je crois aujourd’hui. Elle a cette volonté inlassable de lutter pour ses valeurs, pour la justice sociale, pour ce qui lui tient à cœur.

Alors, si je devais donner un conseil à ces jeunes, ce serait d’oser. Oser s’engager, oser croire en soi et en ses capacités. Oser aussi se former continuellement et confronter ses idées avec autrui. Oser aussi prendre la parole, exprimer ses envies, ses ressentis et ses propositions. Bref, oser être soi en agissant pour le collectif.

Propos recueillis par Léna Van Nieuwenhuyse.

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