À la rencontre de… Julien Poix

Tête de liste “Décidez pour Lille” aux élections municipales de Lille

En quelques mots, pourriez-vous préalablement vous présenter ?

Je m’appelle Julien Poix, j’ai 34 ans je suis professeur d’histoire géographie. Militant depuis 2006, je me suis d’abord engagé au sein du mouvement contre le CPE (contrat première embauche). Quand le mouvement s’est éteint, je me suis engagé au sein des jeunes socialistes. J’ai fais la campagne de Ségolène Royal en 2007. J’ai quitté le PS en 2010, quand je me suis rendu compte que le parti n’était plus utile et était vide de sens. Je me suis alors tourné vers le Front de gauche. J’ai participé en 2012 à la campagne de Jean-Luc Mélenchon. De fil en aiguille, le front de gauche n’a plus existé, s’est structuré différemment. J’ai participé à la formation de La France Insoumise à Lille en 2016. C’était pour moi la suite logique. C’est un mouvement qui offre beaucoup d’outils qu’un parti traditionnel, et permet une très forte

autonomie locale. La méthode m’a séduit, comme le discours. Mon angoisse est de voir la société se fracturée : d’un côté ceux qui votent et décident pour les autres, et ceux qui ne votent pas et restent spectateurs. La France Insoumise est un outil essentiel pour que ceux qui ne votent plus, qui sont aujourd’hui spectateur, redeviennent des acteurs.

Vous êtes candidat aux élections municipales de Lille, pourquoi avoir décidé de briguer ce mandat ?

Je suis Lillois depuis maintenant plus de 10 ans, je suis arrivé en 2005 pour mes études. C’est une ville que j’ai vu évoluer, pas forcément dans le sens positif que certains veulent montrer. La fracture entre les quartiers s’est accrue. La fracture entre les catégories sociales s’est également accrue. Il y a des quartiers et des immeubles abandonnés. Le lien s’est distendu. Je suis candidat pour essayer de recoudre tout ça, pour essayer de rendre la ville solidaire.

La question du logement est centrale, car elle touche tout le monde. Elle touche l’étudiant qui a des difficultés pour se loger. Elle touche les familles dans le privé qui sont victimes de marchand de sommeil. Elle touche des familles victimes de l’inaction des bailleurs sociaux. Le logement, ainsi que la question démocratique, est pour nous un fil conducteur.

Je m’investi également pour faire baisser l’abstention. Il faut que le taux de 52% d’abstention en 2014 se dégonfle. Il faut que les habitants des tours, des quartiers populaires redeviennent des acteurs et des décideurs. Nous souhaitons rendre les clefs du Beffroi aux habitants.

Quels sont vos idées pour la jeunesse ? Si vous êtes élu en mars, quelle place occuperont la jeunesse dans votre politique ?

On a fait le choix d’une liste très jeune. La co-fondatrice du collectif, Elodie, à 22 ans et est étudiante en droit. C’est un choix volontaire de faire confiance à la jeunesse. Lille est une ville jeune, très étudiante. Notre liste est le reflet de ce que Lille est devenue.

Quand on parle des étudiants, je souhaiterais considérer le sujet autrement que sous l’angle festif. On envisage souvent l’étudiant comme une personne qui vient se poser quelques années à Lille, qui vit de fêtes et d’eau fraiche. La mairie est dans l’inaction concernant le logement étudiant. Elle a refusé de céder des terrains au CROUS (logements publics), et favorise l’apparition de logements étudiants privés. Il y a également la question de l’emploi. Beaucoup de jeunes se retrouvent précarisés. La mairie a des leviers mais n’a pas de formules magiques. Elle peut agir là où l’emploi est précaire pour les étudiants.  Il y a vraiment tout un champ d’action sur la jeunesse.

Être jeune dans une campagne électorale, avantage ou frein ?

Être jeune n’est pas forcément un atout ou un désavantage. Il y a des personnes assez âgées avec des idées jeunes, et des personnes jeunes avec de vieilles idées. Monsieur Macron par exemple est un jeune président mais il a des idées très archaïques sur l’économie et sur ce qu’est la société. Il a des dogmes ultra-libéraux, on le voit sur la question des retraites. Il y a également des personnes plus âgées qui ont compris les enjeux de notre époque. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon qui a plus de 60 ans.

Pensez-vous que les élections municipales de 2020 seront celles de la jeunesse ?

Si il y a beaucoup d’élus jeunes qui arrivent à la mairie, il pourrait y avoir un tournant dans la politique actuelle. Beaucoup de jeunes sont sur notre liste. Mon directeur de campagne vient de finir ses études et travaille le soir dans un bar. Mon directeur de communication est étudiant en journalisme. L’armature de notre équipe est jeune, et a les deux pieds dans la réalité. Cette jeunesse là comprend le quotidien des jeunes Lillois. Nous sommes des citoyens-candidats avant tout !

Comment ressentez-vous le lien entre jeunesse et politique dans ces élections locales ? Comment amener les jeunes à s’engager ?

Ce qui est central de la relation des jeunes à la politique, c’est la question de la confiance. Quand les jeunes verront et comprendrons qu’ils n’auront pas à être instrumentalisés ou manipulés comme ça a été le cas dans les systèmes précédents, ils s’engageront. J’ai l’habitude de dire aux jeunes qui ne votent plus que si cela ne servait à rien d’aller voter, les gens qui ont plus de 60 ans et les gens aisés n’iraient pas voter. Pourtant ils y vont toujours.

C’est en faisant des actions concrètes dans les quartiers (nettoyer un immeuble, planter un jardin, aller manifester devant un bailleur social, dénoncer le mal-logement) qui l’on montrera qu’il est possible d’agir collectivement.

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