À la rencontre de… Guillaume Pot

Président du Think Tank “Droite de Demain”

Dans un premier temps, peux-tu te présenter, toi et ton projet, en quelques lignes ?

Je suis étudiant en 5ème année de Science Politique en spécialité Communication Politique et Institutionnelle à l’Université Paris 1 Panthéon-Paris 1 Sorbonne. Dans les prochains mois, je travaillerai dans une grande agence de communication et de conseil à Paris. Je suis un passionné de Littérature et d’Histoire et c’est ce qui m’a amené naturellement à la Politique. Mon premier engagement réel était à 18 ans mais bien avant, je me suis toujours plus ou moins intéressé à l’actualité en général et l’actualité politique en particulier. Je suis imprégné du sens de l’État et donc de l’intérêt général. En ce sens, je suis gaulliste même si ce terme est utilisé à tort et à travers. Je dirai donc que je suis jacobin et centralisateur. Ce qui me rapproche à ce point de l’action du Général de Gaulle, c’est l’intérêt supérieur de la Nation. Si on devait me placer sur l’échiquier politique, aujourd’hui je ne pourrais pas répondre précisément tant la droite a renié ses origines. Je m’aligne dans ce mouvement historique RPF-RPR tendance Pasqua-Seguin. Une droite forte sur le régalien, une droite qui se préoccupe des plus faibles, une droite qui souhaite défendre une économie nationale (réindustrialisation par exemple). 

Il m’a semblé important de défendre nos idées, notre vision au sein d’une structure apartisane comme peut l’être Droite de Demain. C’est ainsi qu’avec quelques autres membres fondateurs, nous avons lancé Droite de Demain. 

Comment l’idée a-t-elle émergé ? 

L’idée a émergé d’un constat simple. La droite que l’on appelle de gouvernement n’est celle que des renoncements. Renoncements politiques, renoncements idéologiques et surtout et c’est ce qui frappe le plus, renoncements sur des principes qui font la grandeur d’un mouvement dont la Nation entière se reconnaît in fine car la France est à droite. Mais cet électorat est perdu et on peut le comprendre aisément. Ce Think Tank est une tentative, à notre échelle, de resituer la droite dans un espace qu’elle n’aurait jamais dû abandonner. La dérive centriste de la droite, eurobéate, déconnectée des préoccupations des français, déconnectée des enjeux stratégiques et de sûreté de l’État, pose un problème de conscience à l’électorat de droite. C’est ainsi que nous avons voulu, à travers cette structure qu’est Droite de Demain, de proposer des articles que chacun peut publier ou encore des entretiens avec des personnalités de toute la droite sur un support qu’est notre site internet droitededemain.fr 

Nous voulons donc recréer un logiciel politique et idéologique performant, cohérent qui s’inscrit car je crois au sens de l’Histoire, dans un axe politique que nous appelons « Droite réelle ». 

Quelles sont les valeurs de ce Think Tank ?

Droite de Demain place au cœur de ses valeurs, l’intérêt supérieur de la Nation comme je le disais plus haut. Nous avons donc une haute vision de l’État et une haute idée de ce qu’est la Politique. C’est-à-dire, l’intérêt général de la France et des français. Nous avons une valeur importante et primordiale, c’est celle de la cohérence. Nous sommes cohérents politiquement et idéologiquement. Je ne veux pas parler de ligne car nous ne sommes pas un parti politique mais nous avons une vision définie qui est plus gaullienne que gaulliste. 

Droite de Demain est un cercle de réflexion apartisan. C’est ce qu’il faut retenir avant tout. Nous sommes indépendants des partis politiques, indépendants financièrement, et indépendants des élus. 

Comment imagines-tu le futur ?

Je pense aujourd’hui à deux mouvements qui se croisent. D’abord, la trajectoire de la France et ensuite la trajectoire des français. Car il ne faut pas s’y tromper, parfois, l’intérêt de l’un n’est pas l’intérêt de l’autre. Cependant, il faut être conscient que l’intérêt des français passe dans la défense de l’État-nation et non la dissolution dans un magma mondialisé ou fédéraliste à l’échelle de l’Union Européenne. Le futur est consacré dans la Nation. Plus actuelles que jamais, les nations permettront de renouer avec la proximité politique qui manque aujourd’hui. Pour un futur serein, il faut rétablir cette confiance en l’action politique. Il faut un élu au plus proche de ses administrés. C’est pourquoi par exemple, je suis attaché à l’idée de député-maire. L’interdiction de ce non cumul rend des députés détachés de leur circonscription et éloigne la politique du citoyen.  

Il faut reconnecter la France périphérique avec la France insérée dans la mondialisation. Il faut inspirer une volonté de faire de grandes choses ensemble tout comme nous en avons fait ensemble dans le passé. Il faut inculquer une dynamique grande afin d’unir les français. C’est le rôle du Président de la République et c’est ce qui fait défaut depuis longtemps maintenant à la tête de l’État. J’imagine un cadre qui soit réellement un et indivisible. J’imagine un futur où au lieu de se morfondre, chacun puisse réaliser son accomplissement personnel et son accomplissement professionnel. Il faut redonner les clés d’une dynamique commune. J’imagine un futur où la culture permanente de l’excuse aura disparu. Enfin, j’imagine un futur où la France continuera son destin de grande puissance. Ainsi, pour paraphraser Malraux, le futur sera national ou ne sera pas. 

Comment perçois-tu la relation actuelle entre les jeunes et la politique ? 

Je pense qu’elle est paradoxale. Étant en Science Politique, je vis dans un microcosme politisé. Même si cela ne l’est pas encore assez à mon goût. Mais lorsque l’on sort de ce microcosme, la politique n’attire plus, n’intéresse plus les jeunes. La relation est brisée et je peux le comprendre. Quand on voit ce qui se passe au plus haut niveau, on peut justifier ce désintéressement. 

À l’inverse, je crois aussi que c’est un cheminement personnel et que chaque jeune devrait avoir son idéal et le servir. 

Existe-t-il, selon toi, quelque chose comme une « crise » de l’intérêt politique caractéristique de la nouvelle génération ?

Je ne pense pas que cela soit caractéristique de la nouvelle génération. Je pense plutôt que l’époque ne sait pas donner aux jeunes un idéal assez puissant pour que la nouvelle génération puisse s’y intéresser. Quand on voit que l’idéal proposé aujourd’hui n’est qu’économique incarné par les 3%, on ne peut en vouloir aux jeunes qui se détournent de la politique. 

Je pense que si un véritable idéal incarné par la promotion d’un destin commun, d’une réelle envie de se projeter au service de la grandeur millénaire de la France, est proposé, les jeunes s’intéresseront de nouveau à la politique. Que ce soit cet idéal ou un autre. Avant, le choix était contradictoire et l’opposition puissante. Aujourd’hui, comment, si on ne s’intéresse pas plus que ça à la politique, faire la distinction entre deux choix de société alors qu’aucune différence précise n’existe réellement dans les choix de gouvernement depuis trop longtemps ? 

C’est à nous de proposer cet idéal afin de susciter l’intérêt. Cela commence par ne plus voir les jeunes ou même les français en général à travers des chiffres, des tableaux, des objets économiques.  Quand les marxistes et les libéraux voient dans les français des objets économiques qui doivent consommer, je les vois comme des êtres qui pensent, attachés à leur territoire, ayant ce sentiment d’appartenir à une Nation et donc in fine, attachés à un idéal qui est celui de la France. 

Je crois en la politique. Ce n’est pas la politique qui est mauvaise, ce sont les hommes et les femmes qui la détournent. 

Propos recueillis par Léna Van Nieuwenhuyse.