À la rencontre de… Grégoire Cazcarra

Étudiant au Canada, candidat aux élections de Sanguinet

En quelques mots, pourriez-vous préalablement vous présenter ?

Je m’appelle Grégoire Cazcarra, j’ai 20 ans et je suis originaire du Sud-Ouest de la France. Étudiant à Sciences Po Paris et à la Sorbonne, je suis parti en août dernier au Canada pour quelques mois, afin d’y étudier, à l’Université d’Ottawa, et d’y travailler en tant que collaborateur parlementaire au Parlement canadien.

Plus généralement, je suis un citoyen engagé et passionné par la vie de la cité. C’est ce qui m’a conduit en juin 2017 à créer à Bordeaux le mouvement citoyen apartisan Les Engagés, aujourd’hui implanté dans de nombreuses villes en France, et c’est aussi ce qui me motive à m’engager désormais dans la vie politique locale de ma commune : Sanguinet.

Vous êtes engagé dans une campagne municipale à Sanguinet, tout en étant actuellement au Canada pour vos études. Pouvez-vous nous expliquer votre rôle particulier au sein de cette campagne ?

Soyons francs : ce n’est pas idéal. J’aimerais évidemment être sur place depuis le départ pour participer à 100% à la campagne. Mais, même à distance, j’essaie de me rendre utile autant que faire se peut.

Concrètement, je participe à la diffusion de nos propositions sur les réseaux sociaux et, surtout, je mobilise mes contacts partout à Sanguinet pour relayer notre message le plus puissamment possible. J’ai également contribué à l’élaboration de notre programme, notamment autour des questions relatives à la démocratie directe et à la participation citoyenne, qui me passionnent. Contrairement à ce qu’on croit parfois, le futur maire ne décide pas seul du projet municipal : autour de lui, ce sont des dizaines de femmes et d’hommes qui, au travers d’ateliers participatifs, de réunions publiques, de cafés-rencontres… proposent leurs idées et enrichissent progressivement le programme.

Enfin, je rentre à Sanguinet la semaine précédant le 15 mars, date du scrutin. Je pourrai donc prendre pleinement part à la campagne jusqu’à la dernière ligne droite. Or, surtout pour un scrutin local, c’est souvent dans les derniers jours que la plupart des habitants font leur choix ! Jusqu’au dimanche du vote, rien n’est joué.

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à vous engager ?

La passion de l’engagement, bien sûr. Participer à une campagne électorale permet de faire de belles rencontres, de travailler au sein d’un collectif stimulant, d’apprendre beaucoup sur le fonctionnement de nos collectivités territoriales et plus largement de la vie politique locale.

Mais pour être honnête, c’est surtout l’envie d’être utile à mon territoire qui a guidé mon choix. Depuis très longtemps, je rêvais de m’engager pour Sanguinet et les Sanguinétois. Au fil des années depuis 20 ans, j’ai vu ma commune grandir, changer, se développer. Aujourd’hui, elle est confrontée à de nouveaux défis en matière de mobilité, d’aménagement du territoire ou encore sur le plan culturel. Participer à penser ces transformations est passionnant. Même si un tel engagement nécessite beaucoup de temps et d’énergie, c’est un honneur qui ne se refuse pas.

Être jeune dans une campagne électorale, avantage ou frein ?

C’est une question que je refuse de me poser. L’âge ne doit être ni un faire-valoir, ni un handicap ! Seules doivent compter les compétences et les idées. Ce qui fait justement la force d’une équipe municipale, c’est de pouvoir s’appuyer sur une diversité et une pluralité de profils : habitants de toujours et récents arrivants, élus expérimentés et nouveaux visages, jeunes et moins jeunes…

Aux jeunes qui hésitent à s’engager par crainte de ne pas être pris au sérieux, je veux donc dire ceci : même s’il vous faudra travailler deux fois plus que les autres pour être reconnus, vous êtes légitimes et ne laissez personne vous convaincre du contraire.

A contrario, méfions-nous du jeunisme. Être jeune ne doit pas constituer un argument politique en tant que tel. Rien ne serait pire que de vouloir opposer la jeunesse et nos aînés ; ce qui compte au contraire, sans angélisme mais avec détermination, c’est de transcender les générations et faire société tous ensemble !

Pensez-vous que les élections municipales de 2020 seront celles de la jeunesse ?

Je l’espère. Plus que jamais, la jeunesse doit s’impliquer dans la vie publique. Ce qui se joue à travers ces élections, ce sont nos vies et celles des générations futures. Rien de moins. Trop souvent, les jeunes, par dépit ou rejet de la classe politique, ont laissé passer leur chance de faire entendre leur voix. Cette fois, nous devons reprendre notre avenir en main.

Prenons un exemple concret : l’environnement. Sur ce sujet majeur pour notre génération, la jeunesse s’est particulièrement mobilisée ces derniers mois, au travers de manifestations ou sur les réseaux sociaux. Mais cela ne suffit pas : pour obtenir des avancées concrètes, c’est par l’engagement politique que nous y parviendrons. À Sanguinet par exemple, l’équipe municipale conduite par Fabien Lainé a beaucoup fait pour l’écologie depuis 2014 : rénovation des berges, amélioration du réseau hydraulique contre les inondations, reboisement de notre forêt, défense de notre lac et des espaces verts, promotion des transports en commun, extension des pistes cyclables…

Même si la jeunesse a davantage tendance à s’impliquer pour porter de grandes causes ou lors de scrutins nationaux, j’alerte les jeunes sur la nécessité de ne pas sous-estimer l’importance des municipales. L’action locale est en effet, de loin, la plus concrète et la plus efficace parce qu’elle agit directement, à échelle humaine, sur notre quotidien. Et c’est en changeant d’abord le quotidien que des mutations d’ampleur seront demain possibles. “Penser global, agir local” comme on dit !

Alors certes, la démocratie est imparfaite et tous les élus ne sont pas irréprochables, j’en conviens aisément, mais l’abstention n’arrange rien. Pire, elle nous condamne à laisser les autres choisir à notre place. Mon message pour les jeunes qui nous lisent est donc simple : les 15 et 22 mars prochains, on vote !

Comment ressentez-vous le lien entre jeunesse et politique dans ces élections locales ?

Hélas, je regrette que les jeunes ne soient pas forcément impliqués autant qu’on pourrait le souhaiter dans cette élection. Beaucoup de jeunes ont peur de s’engager, ne se sentent pas à leur place et s’auto-censurent. L’autre grand problème est celui du déficit d’information. À l’occasion d’un récent témoignage pour Les Echos Start, j’ai reçu des dizaines de messages de jeunes me demandant ce qu’était un « conseiller municipal ». Il n’est pas normal que le rôle des 500 000 élus

locaux que compte notre pays soit à ce point méconnu. Un vrai travail de pédagogie est donc indispensable, dès le plus jeune âge, notamment à l’école.

Du reste, je déplore que trop souvent les jeunes ne soient que des « cautions » sur les listes de candidats plus âgés, sans véritable poids ni réelles responsabilités, uniquement bons pour tracter et faire du porte-à-porte. De ce point de vue, j’ai eu beaucoup de chance de rencontrer Fabien, notre tête de liste, qui a toujours su se montrer à l’écoute et me faire confiance indépendamment de mon jeune âge.

Comment amener les jeunes à s’y engager davantage ?

Au-delà de ces seules élections municipales, c’est une véritable révolution de l’engagement que nous devons préparer. État, Education nationale, collectivités territoriales, acteurs politiques et de la société civile, monde associatif, citoyens : nous avons tous un rôle à jouer pour trouver des solutions nouvelles et changer la donne.

Les exemples de projets porteurs d’espoir ne manquent pas. Ce média, Pass Politique, est par exemple un bel outil pour reconnecter les jeunes à la politique ! D’où mon plaisir de répondre à vos questions aujourd’hui. C’est le même objectif que je poursuis depuis bientôt trois ans à la tête du mouvement Les Engagés.

Plus ces initiatives, menées par et pour des jeunes, se multiplieront, plus nous pourrons changer l’image de la politique et convaincre un maximum de jeunes de franchir le pas. Ne cédons pas à la fatalité : rien n’est impossible pour la jeunesse !

Curieux de découvrir d’autres portraits de jeunes engagés ?

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