À la rencontre de… Esteban Icard

Président d’Avenir Lycéen

Peux-tu, en guise d’introduction, te présenter ?

Je suis Esteban Icard, j’ai 16 ans, je vis dans le sud de la France près d’Aix-en-Provence et je suis en Terminale Générale. Je suis depuis août 2020 Président d’Avenir Lycéen, organisation lycéenne prônant la co-construction et le débat plutôt que les blocages.

 

Peux-tu nous en dire plus sur cette association et sur ses actions ?

Avenir Lycéen est une association faites par et pour les lycéens. Nous travaillons sur différentes thématiques qui nous touchent de près ou de loin, de l’orientation et la réussite scolaire à la transition écologique en passant par le climat scolaire et l’inclusion, mais aussi l’éducation aux médias et à l’information. 

Via ces délégations nous élaborons ensemble des propositions sur ces sujets, que nous transmettons et qui sont parfois retenues ! C’est le cas notamment de la création des éco-délégués et leur généralisation dès la 6e. Nous avons également deux élus sur les quatre sièges réservés aux lycéens au Conseil Supérieur de l’Education, et participons aussi aux comités de suivi de la réforme du baccalauréat, c’est d’ailleurs via ces comités nous avons pu faire dans un premier temps baisser le nombre de texte à l’oral du bac de français, pour finalement, dans le contexte de la crise sanitaire, le faire annuler. Et ce grâce à la consultation que nous avions lancée et sur laquelle nous avons pu nous appuyer et qui, de partage en partage, nous a permis d’atteindre un peu plus de 50 000 réponses.

 

Quels sont vos projets pour cette année ? 

Nous devions organiser une convention, pendant les semaines de l’engagement, durant laquelle nous devions réunir des jeunes lycéens, des élus lycéens, des recteurs d’académie, des proviseurs… Pour promouvoir l’engagement, la démocratie scolaire et ses instances (CVL/CAVL/CNVL/CSE) encore trop peu connues des lycéens ! Malheureusement la Covid-19 en a décidé autrement et nous avons été contraint d’annuler l’événement en présentiel, nous nous rabattrons sur un week-end de visioconférences.

Ensuite depuis longtemps maintenant nous sommes engagés aux sujets des Objectifs du Développement Durable et de leur promotion, dans ce cadre nous avons formulé des propositions et participerons tout au long de l’année à des événements. Nous avons plusieurs projets concernant le climat scolaire et le harcèlement. Et plein d’autres projets que je garde (pour l’instant) secret !

 

Comment perçois-tu la relation actuelle entre les jeunes et la politique ? 

Les jeunes parlent globalement de la politique comme « un gros mot ». Combien de fois m’a-t-on dit que « l’engagement c’est pour les plus vieux [et que] ça ne sert pas à grand-chose parce que les jeunes ne sont jamais écoutés ».  C’est quelque chose qui est regrettable, mais c’est le résultat d’une vie politique qui depuis des années peine à convaincre les jeunes de l’importance de la politique et de l’engagement. Malgré tout, on observe depuis quelques années qu’une partie de la jeunesse se saisit des problématiques actuelles et notamment le sujet du réchauffement climatique, avec les grèves pour le climat, ou plus récemment encore sur l’égalité fille-garçon. L’enjeu maintenant est de leur montrer que nous pouvons aller plus loin que manifester, et que la jeunesse est écoutée, c’est ce qu’Avenir Lycéen fait au quotidien, et ça marche ! 

 

Existe-t-il, selon toi, quelque chose comme une « crise » de l’intérêt politique caractéristique de la nouvelle génération ?

Je ne dirais pas que c’est une crise de l’intérêt politique. Parce que la jeunesse est très engagée, et motivée à tout point de vue. La crise politique que nous vivons, et qui se répercute gravement sur la jeunesse, c’est une crise de confiance. On le voit depuis quelques mois, les jeunes ont une conscience politique, on l’a vu sur l’écologie notamment. Mais aussi sur la réforme du bac. L’enjeu c’est de prouver aux jeunes que nous sommes écoutés, et que nous pouvons aller bien plus loin que simplement manifester. Malgré tout les jeunes n’ont globalement pas conscience de tous les moyens d’action qui leurs sont proposés, et donc tout l’enjeu réside là-dedans : nous avons les moyens de faire changer les choses, et nous devons le montrer à tous !

Car non, les décisions ne viennent pas nécessairement d’en haut, chacun peut agir à son niveau !

 

Curieux de découvrir d’autres portraits de jeunes engagés ?

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