À la rencontre de… Dylan Finne

Conseiller fédéral du Parti Socialiste pour le Nord

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je me prénomme Dylan FINNE, j’ai 27 ans je suis Lommois de naissance et de cœur. Passionné par les bonnes choses de la vie, mais surtout par les autres.

Je milite au sein du Parti Socialiste depuis maintenant 14 ans et je suis engagé au sein de la section de Lomme, section historique du parti socialiste dans la métropole Lilloise. 

Quels est ton parcours ?

Je suis juriste de formation. En parallèle de mes études j’ai toujours travaillé, la vie étudiante avec un petit job étudiant (je crois que beaucoup d’étudiants connaissent cette situation).

Par la suite j’ai été collaborateur de Pierre de Saintignon durant la campagne des élections régionales de 2015, et ensuite collaborateur à mi-temps de l’ancien ministre et député François Lamy. J’ai ainsi pu me forger au contact de ces hommes engagés pour qui le sens « Politique » est à prendre au sens noble du terme.

Aujourd’hui j’ai l’immense honneur de coordonner une action financée par le fond social européen, d’accompagnement renforcé à destination des jeunes de 16 à 29 ans dans une infrastructure sociale à Lille. C’est une véritable richesse chaque jour de travailler dans le milieu social.

A quel âge et pourquoi t’es-tu engagé en politique ?

J’ai commencé mes premières « réunions » à l’âge de 7 ans, un âge ou je le concède bien, on ne comprend pas grand-chose à l’univers politique et même encore aujourd’hui beaucoup de chose peut encore vous échapper. Mais c’est véritablement à cet âge ou j’ai côtoyé mes premières réunions, et perçu mes premières émotions en politique : la joie, la colère ou encore l’incompréhension et surtout le questionnement.

C’est à mes 15 ans que j’ai participé à ma première élection locale avec les municipales de 2007 où j’ai participé à LOMME par des actions militantes aux cotés des militants Lommois. Tractages, collages mais aussi portes à portes étaient les actions courantes.

Je me suis engagé en politique officieusement dans un premier temps (n’ayant pas l’âge d’adhésion) et officiellement à mes 16 ans par une adhésion au Mouvement des jeunes socialistes.

Le Président Sarkozy venait juste d’arriver au pouvoir et notre parti se trouvait à genoux d’une campagne présidentielle portée par Ségolène Royal et qui avait éprouvé nos militants mais aussi l’organisation de notre Parti au niveau national.

L’engagement au MJS était pour moi une évidence pour ainsi défendre de là ou j’étais les intérêts des jeunes qui ne pensaient pas de suite à cette forme d’engagement, parce que la politique n’était pas une priorité pour eux, on entendait moins parler de cela à l’époque, alors qu’aujourd’hui avec les réseaux sociaux l’information arrive de manière instantanée. C’était aussi notamment la période de la réforme des lycées sous le ministre Darcos.

Pourquoi continues tu d’être engagé en politique ?

Aujourd’hui je continue à rester engagé en politique car je crois véritablement que la politique peut faire « encore » bouger les choses en France. Je refuse de me résigner c’est dans ma nature et je refuse de partir défaitiste sur des combats que je peux engager seul ou avec des camarades.  « Il faut avoir la nuque raide pour ce que l’on croit juste » disait Mitterrand. C’est aussi pour cela que l’on s’engage car on a cette envie de venir contribuer à l’ensemble en apportant sa pierre à l’édifice. 

Il y a une phrase que disait Pierre Mauroy et que j’aime beaucoup à juste titre : « si tous les dégoutés partent, il ne restera que les dégoutants… ». Alors je me dis que finalement je ne souhaite pas qu’en politique il ne reste que des dégoutants ; alors je reste pour faire avancer modestement les choses là où je suis, à ma place de militant engagé à la section de Lomme.

Puis, je suis jeune et je vois tant de personnes s’accrocher à leurs mandats et donner une mauvaise image à la politique au sens large. Je me dis que si beaucoup de jeunes de par leurs actions s’engagent, nous pourrions certainement faire bouger les choses.

Tu es membre du parti socialiste pourquoi ce choix ?

Cela provient d’abord d’un profond engagement politique que nous partageons en famille. Mon père est secrétaire de la section socialiste de Lomme, la section la plus importante de France et forcément cela a beaucoup influé sur la vie de notre famille.

Nous parlons politique nationale et locale matin, midi et soir. Mais bien évidemment avec les années, on taille sa pierre, avec ses outils. Et on arrive à être d’accord car nous partageons la même vision. Parfois c’est bien différent mais on se le dit, toujours avec un point majeur de la discussion, elle se fait dans le respect et l’écoute.

Mais bien évidemment parce que je suis profondément humaniste et parce que les valeurs de solidarités et de justices sociales sont pour moi des vecteurs par lesquels la société se doit d’aller pour évoluer. Pour une société plus humaine, plus équitable, voilà pourquoi je suis « socialiste ».

Est-ce que tu as des activités à coté de ton engagement ?

Oui j’ai une activité associative, je pratique le tir sportif depuis que j’ai 7 ans. Il est vrai qu’aujourd’hui la compétition me manque, mais je le pratique en loisir. C’est un fabuleux sport de concentration. Parfait pour faire le vide d’une semaine professionnelle et politique.

Comment concilies-tu engagement et études/vie professionnelle ?

Je concilie cela très bien, le monde social dans lequel j’œuvre avec mes collègues est un monde où nous côtoyons beaucoup de représentants politique. Régulièrement nous rencontrons des élus bienveillants et à l’écoute notamment quand la question de l’insertion sociale et professionnelle est sur la table. C’est un chantier d’avenir, où les politiques publiques sont en perpétuelle évolution. Donc je concilie très bien l’ensemble, car l’adéquation de mon métier et de mon engagement en politique sont intimement liés.

Je n’oublie pas Pierre de Saintignon était mon premier patron et c’est à ses côtés et surtout en échangeant avec lui, que j’ai développé un intérêt pour l’insertion professionnelle. Il m’a beaucoup conseillé et il m’a toujours conseillé de porter les autres là où ils souhaitaient aller.

Je pense beaucoup à lui et à sa pugnacité pour les plus fragilisés que nous accompagnons. Donc mon engagement et politique je le continuerai, « mais debout », comme Pierre le disait.

C’est quoi une journée type pour toi ?

Chaque jour qui passe ne se ressemblent guère. Une arrivée matinale au bureau pour s’organiser et organiser le travail que nous devons faire avec mes collègues, une pause au midi où souvent je rencontre « des camarades », et des amis que je me suis fait en politique (cela existe et heureusement). Et on repart sur « le chantier » pour l’après midi, et c’est en fin de journée et en soirée ou recommence l’activité politique (réunion, rencontre, préparation des prochaines échéances).

Et après cela je me dois de me réserver un temps pour mes proches, parfois il faut arbitrer un agenda que l’on essaye de tenir à l’équilibre. Mais je ne suis pas un professionnel de la politique et cela me laisse alors beaucoup de liberté.

Que répondrais tu aux jeunes qui considèrent que « ça ne sert à rien de s’engager »

Bien au contraire, cela sert énormément de s’engager. Mais attention à l’engagement très jeune. Il ne faut pas prendre ce que l’on entend « pour argent comptant », il faut être libre et éclairé, avoir une analyse humaine et politique au préalable. L’engagement doit venir lui étoffer l’ensemble pour donner un sens à l’action.

Mais je suis d’accord sur une chose, c’est qu’aujourd’hui, les idées et les avancés se trouvent chez les gens qui s’engagent en dehors de la politique, dans le monde associatif par exemple.

Mais je dirais à ces jeunes : ENGAGEZ-VOUS ! et ne laissez pas d’autres personnes décider à votre place. Vous avez votre place tout autant que les autres. Mais le combat politique est rude et il faut avoir le cuir tanné.

Quels sont les valeurs, les enjeux, les batailles, qui te tiennent à cœur et que tu défends à travers ton engagement ?

Les valeurs d’humanismes et de solidarités me tiennent à cœur, celles de justice sociale aussi ! et surtout la valeur d’équité.

C’est ce sens que je donne à mon engagement et c’est aussi ce que je travaille au parti socialiste.

Les enjeux sont multiples, nous sommes dans une période où les prévisions politiques n’ont plus aucun sens. On a déjà du mal à prévoir la fin de la semaine alors imaginez-vous, les prévisions pour les échéances prochaines.

C’est pour cela que les municipales de mars 2020 constituera un enjeu important, celui de faire prévaloir l’action au quotidien d’une équipe municipale, loin des intérêts partisans et des intérêts politiques. 

Puis les prochaines municipales seront l’occasion pour la jeunesse engagée de venir autour de la table des acteurs politiques, car ces derniers devront écouter et surtout proposer un avenir désirable. Nous sommes dans une situation où le taux de dépolitisation chez les jeunes ne cesse de s’accroitre, alors réagissons et bousculons les névrosés de la politique, ceux qui cumulent années de mandat et indemnités. Je crois en la logique de transmission mais pour cela il fait accepter les jeunes sans faire de jeunisme.

Les prochaines batailles seront pour moi politiques, comme je le disais de belles échéances arrivent et à tout niveau (régionales et départementales). Et il y a une bataille personnelle, la bataille pour l’emploi et de la formation chez les jeunes, tant de choses sont encore à mener et comme je n’aspire pas au repos…

Il y a tant d’autres combats, sur l’immigration, sur notre place en Europe, sur l’écologie et les futures politiques durables. Engageons-nous pour une politique qui nous préserve et préserve nos générations futures.  

Propos recueillis par Léna Van Nieuwenhuyse.