À la rencontre de… Chimène Siredey
Coordinatrice des jeunes communistes de la Vienne
Pouvez-vous, en guise d’introduction, vous présenter ?
Je m’appelle Chimène Siredey, j’ai 21 ans, je suis originaire de la Vienne et je suis en troisième année au conservatoire de théâtre, et je suis intérimaire. Je suis engagée politiquement en tant que coordinatrice des jeunes communistes de la Vienne.
À quel âge et pourquoi vous êtes-vous engagée en politique ? Pourquoi continuez-vous d’être aujourd’hui engagée ?
Je me suis engagée à 15 ans, au moment de ma rentrée en Seconde. Je précise que je viens d’une famille communiste et résistante, donc une certaine reproduction sociale s’est faite. Mais ce n’est pas par le biais de mes parents que je me suis engagée.

Lors de la Fête de l’Humanité, qui est une des seules fêtes culturelles sur le territoire qui est très rural, j’ai rencontré les jeunes communistes avec qui j’ai pu discuter. Je pense que je me suis vraiment engagée à partir de ce moment-là. La politique n’a jamais été un tabou dans ma famille et j’ai toujours eu ce sentiment d’injustices sur tous les plans, notamment sur la question du féminisme et sur les inégalités internationales, mais ce moment d’échange a vraiment marqué un tournant dans mon engagement politique. Les jeunes communistes sont une réponse à toutes ces questions et contre ces inégalités. En tant que jeune, je ne pensais pas qu’on pouvait se préoccuper d’autre chose que de nos vies (rire), et ça m’a vraiment beaucoup appris.
Vous êtes membre du JCF. Pourquoi ce choix d’engagement ? Et comment a-t-il évolué en six ans ?
Comme disait Paul Vaillant-Couturier, « le communisme, c’est la jeunesse du monde ». Je ne pourrais pas m’arrêter tant que les choses ne changeront pas. Alors bien sûr, mon engagement a évolué en un sens : je suis passée d’une cellule lycéenne, agissant sur des problématiques lycéennes, à un travail à l’université ; mais il reste le même dans le sens où la lutte contre les inégalités a toujours été au cœur de mon engagement. On a toujours milité sur des thématiques qui nous concernaient, dans notre environnement (lycée, université), mais aussi sur des sujets internationaux qui nous tiennent à cœur, comme le conflit israélo-palestinien.
Vous êtes d’ailleurs coordinatrice des jeunes communistes de la Vienne. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre fonction, et quels sont vos projets en tant que coordinatrice ?
Je suis donc conseillère nationale du mouvement, et de manière concrète, mon rôle est de faire respecter les décisions prises pendant les assemblées générales en les mettant en place. Nous sommes élues sur trois ans, et notre mandat local se renouvelle tous les ans. C’est donc un travail de coordination qui s’inscrit dans un cadre démocratique. On travaille aussi à redynamiser certaines branches, lycéennes par exemple, qui se sont essoufflées ces dernières années. L’idée est toujours de mobiliser des personnes sur le terrain, qui connaissent les réalités de l’environnement, afin que les solutions apportées soient réalistes et adaptées. On travaille également contre la précarité étudiante, et sur le plan international, le mouvement des JCF est une grande figure militante de la cause palestinienne. Nous organisons également des formations politiques, des assemblées, des conférences, et mon travail va être de travailler en coordination avec d’autre militants, ou d’organiser ces rassemblements sur le territoire.
Quelles sont les valeurs, enjeux et batailles qui vous tiennent à cœur et que vous défendez à travers votre engagement ?
Comme j’ai pu l’expliquer précédemment, le terrain est primordial pour nous. C’est pour moi un vecteur de politisation chez les jeunes. Si on aborde des problématiques qui les concernent, ils auront des choses à dire, et c’est comme ça que commence le changement et l’engagement. La participation aux manifestations est aussi importante pour moi : montrer sa présence, son soutien à une cause. Ce sont vraiment des valeurs de vivre ensemble que nous défendons en tant que Jeunes Communistes Français. Chacun a le droit d’être entendu, et nous travaillons à faire savoir ce droit, à travers les différentes actions que nous pouvons mener, au lycée ou à l’université par exemple, comme j’ai pu l’expliquer.
Être jeune en politique aujourd’hui, est-ce davantage un frein ou un tremplin ?
De mon point de vue, nous avons très peu de mal à nous imposer : les décisions sont prises ensemble, et chacun peut exprimer son point de vue et débattre. De plus, nous avons des formations politiques, qui nous permettent de construire notre avis sur telle ou telle question. Donc je ne l’ai jamais vu comme un frein. Notre jeunesse est même mise en avant, car l’engagement politique chez les jeunes n’est plus systématique. Après, je ne souhaite pas me professionnaliser, donc je ne pourrais pas vous dire comment nous sommes perçues, en tant que jeunes en politique en général.
Comment percevez-vous la relation entre les jeunes et la politique à l’heure actuelle ? Quels conseils donneriez-vous à une jeune qui souhaite s’engager ?
Aujourd’hui, la forme de l’engagement des jeunes a pris une autre forme. Elle est par exemple sur les réseaux sociaux. Les mouvements sont peut-être plus spontanés, mais ça ne les rend pas moins valables et importants. Il y a donc une forte mouvance, mais qui a évolué, on ne retrouve plus les jeunes dans des organisations traditionnelles comme c’était souvent le cas auparavant.
Un conseil ? Engage-toi comme jeune communiste, pour agir pour les jeunes et par les jeunes. Qu’importe ta situation, tu as des choses à dire et tu peux faire avancer les choses. Cet engagement te permettra de te dire, « Je participe à quelque chose ».
Que répondriez-vous aux jeunes qui considèrent que « ça ne sert à rien de s’engager » ?
S’engager sert à tout, contre l’extinction de masse, contre la crise sociale, économique et écologique. L’engagement politique est la seule façon de changer les choses. Aujourd’hui, les classes sont très bien installées. Si personne ne bouge, alors rien ne changera. Nous sommes la génération qui n’a pas d’avenir. Un jeune sur six est au chômage. Le désaveu n’est pas la réponse. Il faut s’organiser collectivement. D’un point de vue individuel, il y a également beaucoup à apprendre.
Propos recueillis par Manon Colombo.
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