À la rencontre de… Baptiste Ménard

Adjoint au Maire de Mons-en-Baroeul en charge de la démocratie participative et de la e-administration

Pouvez-vous, en guise d’introduction, vous présenter ?

Je m’appelle Baptiste MENARD, j’ai 27 ans, et depuis les dernières élections municipales, j’ai la chance d’être – dans ma commune – Adjoint au Maire chargé des questions de démocratie participative, et de la e-administration, c’est à dire, plus simplement du numérique. Professionnellement, je suis actuellement collaborateur parlementaire au Sénat et je donne des cours à l’université de Lille en droit constitutionnel notamment. 

À quel âge et pourquoi vous êtes-vous engagé en politique ? Pourquoi continuez-vous d’être aujourd’hui engagé ?

Passionné d’histoire et de politique depuis mon plus jeune âge, j’ai commencé à m’intéresser à la vie politique en suivant la campagne innovante de Ségolène Royal en 2007. Je trouvais intéressant de placer le citoyen en situation de pouvoir “co-penser” les politiques publiques. A l’âge de 15ans, j’ai donc demandé pour mon anniversaire que mes parents me payent mon adhésion aux jeunes socialistes du Nord. Cela représentait quelque chose de fort et de symbolique pour moi. Pouvoir militer dans la fédération de Roger Salengro, Pierre Mauroy…. J’ai décidé de m’engager car j’ai toujours considéré qu’il était important de ne pas rester spectateur tantôt satisfait ou insatisfait de la situation qu’elle soit politique ou sociale mais qu’il était utile d’apporter modestement sa pierre, sa contribution. Auparavant, j’avais été délégué de classe et au conseil d’administration dans mon collège et dans mon lycée car j’ai toujours eu à coeur de m’engager pour les autres et pour défendre des valeurs et des convictions. 

La lutte contre les inégalités a été un puissant moteur, et ça le demeure aujourd’hui. C’est une situation qui me révolte, qui m’indigne et qui me pousse à agir ! 

Vous êtes membre du Parti Socialiste. Pourquoi ce choix d’engagement ?

Malgré mon âge, cela fait plus de 10ans que je suis membre du Parti Socialiste. Il s’agissait du parti qui représentait au mieux mes valeurs, mes combats et les causes que je voulais porter. C’est aussi un parti chargé d’histoire, et qui a contribué à donner à notre pays les plus grandes conquêtes sociales et sociétales, des congés payés à la Couverture maladie universelle, des radios libres à l’abolition de la peine de mort, du mariage pour tous au 35h. 

Vous êtes d’ailleurs Adjoint au Maire de Mons-en-Barœul, chargé de la démocratie participative et de la e-administration. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre fonction, et quels sont vos projets pour le mandat ?

Oui, le Maire de ma commune, a fait le choix de me faire confiance à 26ans – au moment de l’élection – pour faire partie de ses adjoints. Je lui en suis très reconnaissant car c’est un signe de confiance en la jeunesse. C’est aussi une responsabilité qui m’honore ! 

Je m’occupe plus particulièrement de la démocratie participative et des questions liées aux numériques et la e-administration. 

À Mons, il y a une tradition de l’engagement citoyen et de l’éducation populaire. La population a été associée à toute la politique de renouvellement urbain. 

Avec les techniciens, les acteurs engagés et bien sur mes collègues, nous travaillons sur les différents dispositifs participatifs existants , notamment le Fonds de Travaux Urbains (FTU) et projets d’initiative citoyenne (PIC) et nous préparons activement le lancement du Budget Participatif monsois. C’est un beau challenge ! Et c’est une thématique qui me passionne. Aussi, un travail d’envergure est également lancé sur la dématérialisation et les démarches en ligne. Comme nous souhaitons n’exclure personne, nous travaillons à lutter contre les fractures numériques. Car n’oublions pas que la crise du Covid-19 a rappelé aux uns et révélé pour d’autres les fractures numériques existantes et la situation de illectronisme que connaît beaucoup de nos concitoyens, nous ne nous résignons pas et nous allons donc réfléchir à des actions pour lutter contre ces phénomènes. 

Quelles sont les valeurs, enjeux et batailles qui vous tiennent à cœur et que vous défendez à travers votre engagement ?

Lorsque l’on est de gauche, on a l’égalité pour boussole. C’est mon état d’esprit. Partout où il y a des inégalités, nous devons nous battre pour le moins, pour les réduire, pour le mieux pour les abolir. Comment pouvons nous accepter que dans notre pays demeure des inégalités en fonction de son lieu d’habitation, de son milieu social, de son genre, de sa couleur de peau… Ce n’est pas acceptable ! Donc bien sûr, c’est une bataille que je veux mener, avec les moyens dont je dispose et à mon humble niveau. 

Après, il y a bien sur le combat pour la république et pour la démocratie. La République d’abord car elle est fragilisée. beaucoup de nos concitoyens ont l’impression que la promesse républicaine n’est plus qu’une chimère, c’est une trappe à désespérance et une faille qui nourrit les radicalismes et les extrémismes. Notre devise Liberté, Egalité, Fraternité doit redevenir non plus seulement de jolis mots mais une réalité. 

La démocratie ensuite, car elle est abimée. Malheureusement, Les affaires de quelques-uns rejaillissent sur tous. L’abstention ne cesse de progresser et notre démocratie représentative s’affaiblit. Il faut aboutir à un choc de confiance et revivifier notre démocratie. La démocratie participative doit d’ailleurs être l’un des vecteurs essentiels !

Comment percevez-vous la relation entre les jeunes et la politique à l’heure actuelle ? Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite s’engager ?

Il y a une forme de paradoxe. Les jeunes ne se sont finalement jamais autant engagés qu’en ce moment : pétitions en ligne, engagement dans le mouvement des gilets jaunes, pour certains d’entre eux dans celui plus ancien de Nuit debout, engagement dans les associations notamment caritatives mais pas seulement, engagement aussi dans la rue pour défendre des causes justes : anti racisme, défense de la cause animale, de l’avenir de la planète, de l’égalité entre les femmes et les autres…. bref les combats ne manquent pas et pourtant ils désertent les partis politiques ! 

Face à ce constat, je pense que chacune et chacun peut agir à sa manière. C’est le sens de la démarche que j’ai initié à travers une association « Lueurs Républicaines ». À mi-chemin entre le think tank et le do tank, elle se veut un espace de réflexion et d’action pour tous les jeunes et, plus largement, tous les citoyens de gauche qui -indépendamment d’une appartenance partisane ou associative – ont envie de se réunir, de penser  un nouveau projet social, écologiste et surtout républicain, tout en agissant sur le terrain. Ils sont naturellement les bienvenus ! 

À chaque jeune, je dirais que peu importe sa motivation ou sa manière de s’engager, pour le peu qu’il y croit, il faut y aller !

Propos recueillis par Léna Van Nieuwenhuyse.

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