À la rencontre de… Aurélien Pradié

Député de la 1ère circonscription du Lot et Secrétaire Général des Républicains

A quel âge et pourquoi vous êtes-vous engagé en politique ? Qu’est-ce qui vous a décidé ?

Je me suis engagé à l’âge de 18 ans. Lorsque j’étais jeune, tout comme mon grand-père corrézien, j’étais passionné par Jacques Chirac. Par le personnage, comme un enfant peut l’être au départ. Ensuite, j’ai vécu des événements difficiles au sein de ma famille qui m’ont poussé à m’engager en ayant la conviction profonde qu’il était possible d’améliorer certains enjeux de notre société et lutter contre la fatalité des injustices. Je l’avais vécue. Je voulais consacrer mes forces à faire en sorte que d’autres ne le vivent pas. En 2008, j’ai pris ma mobylette pour faire le tour de toutes les maisons du canton car j’étais candidat aux élections départementales. Finalement, j’ai été élu Conseiller général face à mon ancien instituteur, dans une terre de gauche ! C’est le début de l’aventure. 

 Pourquoi continuez-vous d’être engagé en politique ?

Je poursuis mon engagement car la lutte contre les injustices au sein de notre pays est un combat qui ne s’arrêtera sûrement pas. Je veux être utile aux autres. Pour moi, c’est cela la Politique. La lutte contre les injustices sociales est une de mes principales batailles. Aujourd’hui, les Lotois m’ont confié un mandat de Député. Tout comme mes précédents mandats d’Élu local, je tente de l’honorer en restant leur Élu en quotidien tout en portant des engagements plus nationaux.

Vous êtes membre du parti « Les Républicains », pourquoi ce choix ? 

A 18 ans, j’ai pris ma carte à l’UMP. Depuis tout jeune, j’ai été sensible à la droite sociale et gaulliste. J’ai été inspiré par Georges Pompidou et Jacques Chirac. J’aimais ces grandes figures, enracinées sur leurs territoires, qui aimaient les Français bien avant de s’aimer elles-mêmes. Ce sont deux Présidents qui représentaient un lien charnel avec les Français. Je suis convaincu que le social fait aussi partie de l’ADN de la droite. C’est un message sûrement un peu nouveau mais capital à mes yeux.

Vous avez été élu Député à 31 ans. Être jeune en politique : Tremplin ou frein ?

Tremplin parce que la jeunesse vous donne la force de mener des combats que d’autres, plus anciens, penseront perdus d’avance. J’ai toujours aimé quand, sur le papier, c’était impossible. L’évidence, en Politique, n’existe pas. C’est sûrement une force.

Frein parce que vous êtes une cible facile. Lorsque vous ne venez pas du sérail, vous êtes un intrus dans un monde politique qui est pour le moins fermé. Vous pouvez déranger … Mais cela vous forge. Pour ce qui me concerne, la vie m’avait forgé bien avant la Politique. J’avais déjà pris quelques coups …

Quelles sont les valeurs, les enjeux, les batailles qui vous tiennent à cœur et que vous défendez à travers votre engagement ?

Le handicap est au cœur de ma vie personnelle et donc de ma vie politique. Ma première Proposition de Loi était relative à l’inclusion des élèves en situation de handicap. Je me suis battu pour modifier les conditions de réquisition des bâtiments publics afin de pouvoir venir en aide aux sans-domicile fixe. Dernièrement, en octobre 2019, ma Proposition de Loi visant à agir contre les violences au sein de la famille a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale. Le Handicap, la pauvreté, la protection de nos concitoyens les plus vulnérables, sont des thématiques qui forgent mon combat. Des sujets fondateurs à mes yeux.

De votre point de vue de Député, comment voyez-vous la relation entre les jeunes et la politique ? Trouvez-vous que la politique s’adresse assez et correctement aux jeunes ?

Passionnée. Je ne suis pas d’accord avec cette idée selon laquelle notre jeunesse ne serait pas intéressée par la Politique. Par les politiques sûrement … C’est notre défi démocratique : changer les politiques, collectivement. Si la Politique redevient sincère et capable de changer les choses alors elle parlera à nouveau à une jeunesse qui, elle, est sincère et espère changer les choses.

Que répondriez-vous aux jeunes qui considèrent que « ça ne sert à rien de s’engager » ?

S’ils ne le font pas, d’autres le feront à leur place. Et ils le feront mal. La jeunesse a aussi ses défauts. Mais ces défauts sont précieux à la Politique. Rien ne me prédestinait à être Député. Ce qui me rend heureux aujourd’hui doit aussi pouvoir rendre heureux d’autres jeunes qui croient en la Politique. Elle leur offre la chance d’être utile aux autres, et à leur pays. Une chance de changer sa propre vie en tentant de changer celle des autres.

Propos recueillis par Léna Van Nieuwenhuyse.