À la rencontre de… Alexandre Saada

Candidat aux élections municipales de Pré Saint-Gervais

En quelques mots, pourriez-vous préalablement vous présenter ?

Je m’appelle Alexandre Saada, j’ai 25 ans et je suis candidat à la Mairie du Pré Saint-Gervais.

 

Vous êtes candidat aux élections municipales de Pré Saint-Germain, menant une liste En Marche/MoDem, pourquoi avoir décidé de briguer ce mandat ?

Le Pré Saint-Gervais est une ville qui vous donne l’envie de vous engager. Les Gervaisiennes et les Gervaisiens, à leur niveau, essayent quotidiennement de s’engager pour leur ville. Le Pré-Saint-Gervais a une histoire politique particulière. La classe politique y est la même depuis trop longtemps, et quand ses acteurs changent, ils sont toujours dépendants ou choisis par un mentor plus éloigné qui souhaite maintenir une influence sur la conduite des affaires de la Ville. Pire encore, certains élus qui ont fait partis de la majorité durant plusieurs décennies, ont décidé de porter une liste dissidente au PS, sous les traits d’une liste citoyenne. Ce n’était donc pas dans l’offre politique existante que je pouvais trouver une façon de porter une voix et une ambition pour le Pré.

Le Pré-Saint-Gervais devait donc voir se créer les conditions pour qu’émerge une offre politique inédite, progressiste, innovante et portée par la jeunesse. Les élections au Pré ont toujours été des formalités administratives pour les Maires sortant. Je compte bien faire en sorte qu’il y ait du débat sur l’avenir de notre ville, contrairement à ce qu’il s’est toujours fait.

Par ailleurs, il y a tant de chantiers à ouvrir. Notre Ville s’endort. Bien qu’il y fait encore et heureusement bon vivre, on ne peut pas se contenter de politiques publiques tièdes voire médiocres. Notre proximité immédiate avec le périphérique nous oblige à faire beaucoup plus d’efforts sur la transition écologique, mais nous devons être en mesure de profiter des retombées économiques de notre proximité avec Paris, comme l’ont fait Les Lilas et Pantin.

Quels sont vos idées pour la jeunesse ? Si vous êtes élu en mars, quelle place occupera la jeunesse dans votre politique ?

Une politique jeunesse doit toucher les 16-25 ans, pas uniquement les jeunes qui s’apprêtent à obtenir le droit de vote. J’ai 25 ans et je n’ai jamais eu l’impression que j’étais le public visé. Je ne partage pas la vision de la jeunesse du Maire du Pré Saint-Gervais. Ce qui est plutôt effrayant, c’est qu’au Pré Saint-Gervais, la politique jeunesse est conduite de la même manière que la politique senior. On est sur une politique publique de divertissement plutôt qu’une politique publique d’accompagnement. Preuve que notre Ville ne comprend pas ses jeunes. Et surtout qu’elle n’arrive pas à toucher la totalité d’entre eux.

Plus que jamais, les défis de notre société nécessitent que le Maire du Pré Saint-Gervais devienne l’allié d’une jeunesse que peu arrive à comprendre. De quoi rêve-t-on quand on est jeune ? On rêve d’avoir les chances de s’accomplir et de s’émanciper. C’est avec une volonté politique forte que nous permettrons à nos jeunes de se lancer, de créer de la valeur chez nous et ici, en leur permettant de relever le défi de l’entrepreneuriat dans une ville qui voit ses commerçants fermer les uns après les autres. Chaque année nous organiserons un concours pour faire revivre un ou plusieurs commerces vacants par nos jeunes. Chaque année ils pourront candidater avec un business model sérieux, et la ville sera le partenaire du lauréat de A à Z en se laissant même la possibilité de préempter un local et d’aider à trouver des financements. Je veux redonner confiance à tous ces jeunes à qui on a jamais dit « tu es le meilleur », je redonnerai confiance à tous ces jeunes à qui on a toujours dit qu’il n’avait aucune chance de s’en sortir. C’est en ayant conscience de ses forces que l’on peut les exploiter au maximum et que l’on pourra permettre à chacun, peu importe d’où il vient, de s’épanouir et de participer à la vie de la Cité, en tant que citoyen conscient et éclairé. Enfin, je ne veux plus un seul jeune entre 16 et 18 ans dehors sans une offre de formation. Nous repérerons les jeunes qui s’apprêtent à décrocher dès le collège, et nous leur fournirons un accompagnement personnalisé et confidentiel.

 Être jeune dans une campagne électorale, avantage ou frein ?

Je ne sais pas encore si c’est un avantage, nous le verrons le 15 mars prochain. En tous cas ce n’est absolument pas un frein. Personne sur le terrain ne m’a jamais fait le reproche de mon âge et même mes adversaires ne m’en parlent jamais. On aurait pu me reprocher un manque d’expérience, mais quand on voit le nombre d’élus avec beaucoup d’expériences qui refusent encore de passer la main au Pré Saint-Gervais et qui ont pourtant fait prendre un retard considérable à notre ville, cela démontre que l’âge ne permet pas forcément d’insuffler une vision pour une ville.

Pensez-vous que les élections municipales de 2020 seront celles de la jeunesse ?

Je pense que notre génération, la première à avoir toujours connu internet, ne supporte plus de voir ses ainés prendre les mauvaises décisions pour un avenir qui est le nôtre. Quand on voit tous ces jeunes qui se sont levés pour le climat c’est aussi un message envoyé à la génération de nos parents. Ils doivent comprendre que les actes qu’ils prennent aujourd’hui nous concerneront directement. Nous sommes peu pris au sérieux par certains de nos aînés, mais nous ne l’acceptons plus. Beaucoup de jeunes de mon âge se mobilisent pour ces élections, dans toutes les villes et dans tous les partis. Les initiatives comme « Tous élus », qui m’a beaucoup accompagné, démontrent bien que les jeunes se réveillent. J’ai des amis au PS, chez Les Républicains ou à la France Insoumise avec qui je ne partage pas les mêmes convictions, mais avec qui je partage le même constat : ces élections seront celles de la jeunesse.

Comment ressentez-vous le lien entre jeunesse et politique dans ces élections locales ? Selon vous, comment amener les jeunes à s’engager ?

Une initiative comme la mienne peut donner envie aux jeunes de s’engager. En leur donnant confiance. Si ma candidature aura permis à un seul jeune de se dire « si lui peut le faire, pourquoi pas moi ? », j’aurai tout gagné. C’est ça le lien à faire entre jeunesse et politique. Faire se poser cette question à ces jeunes. Je ne me revendique pas comme étant un porte-parole de la jeunesse, mais si je peux servir d’exemple, c’est déjà une victoire.

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